LES FAITS. Député du Loiret, Jean Paul Charié est décédé le 3 novembre. Elu sans interruption à l’Assemblée depuis 1981, il avait fait des relations commerciales un véritable fond de… commerce. A sa manière, il aura marqué l’époque commerciale, enrichissant au-delà de l’imaginable ceux qu’il fustigeait, parfois sans mesure…
Les symboles sont parfois cruels. 2009 marquera donc la disparition effective de la loi Galland et de son plus zélé défenseur – Jean Paul Charié – bien au-delà du ministre lui même, Yves Galland. Passionné de la «chose» commerciale depuis sa première élection sur les bancs de l’Assemblée Nationale en 1981, Jean Paul Charié avait quitté l’anonymat du député ordinaire pour la lumière du spécialiste peu avant le vote de la loi Galland. Son rapport parlementaire d’alors (fort documenté) avait grandement inspiré le ministre. Son obsession de l’époque : la revente à perte. Son combat : l’empêcher à tout prix (un objectif éminemment louable tant la revente à perte est macro-économiquement une pratique nuisible). Ainsi était né le seuil de revente à perte, instaurant de facto les marges arrières. Des sommes que les enseignes pouvaient toujours négocier (la loi Galland leur ayant même donné une existence légale) mais qu’elles ne pouvaient réintégrer dans les PVC. En clair (et sans qu’il faille voir là insulte à sa mémoire), Jean Paul Charié n’aura pas été étranger – contre son gré évidemment – au formidable enrichissement de la distribution sur la période. Situation pour le moins cocasse…
A nouvelle ère, nouvelles règles
Avec la disparition de Jean Paul Charié et la mise au placard de la loi Galland, une page s’est donc tournée. Une autre, pleinement consubstantielle, va s’ouvrir…. Une grande partie de Monopoly s’annonce. Une douzaine d’années d’ère Galland ont pour partie décoréllé la taille de la performance (voir à ce propos la Tribune Grande Conso n°65, avril 2009). Autrement dit, les enseignes les plus faibles étaient mécaniquement protégées des plus fortes. Sans vraie bataille sur les prix, où était l’intérêt stratégique de la puissance d’achat ? Carrefour négociait certes des avantages supérieurs à Cora par exemple, mais pour quel usage dans sa politique commerciale ? Bien mince… 2009 ouvre donc à cet égard une nouvelle ère et interpelle tous les acteurs. Les plus modestes au premier rang. Qui imagine sérieusement que Cora et Casino puissent durablement assumer seuls leurs achats ? Leurs difficultés actuelles à suivre les meilleurs en prix sont patentes. Et si, à l’heure du bilan, les résultats 2009 sauveront – peut-être – les apparences, il faudra avant tout y voir une titanesque œuvre de gestion (les mauvais esprits évoqueraient là une opération «raclage de tiroirs»…). Jean-Charles Naouri est assurémment trop brillant pour ne pas avoir compris que, faute de taille aujourd’hui, la valeur de son principal actif, Casino, ne peut que décroître demain sous les coups de boutoir de la concurrence. Et que l’enjeu est donc de le valoriser au mieux… à un terme qui se rapproche inexorablement. Même raisonnement pour les Bouriez avec paradoxalement peut-être davantage d’options. Car la famille propriétaire de Cora ne cherchera pas nécessairement à céder son actif, mais peut-être plus simplement à l’adosser. Les groupes d’indépendants sont alors autant d’hypothèses. A une toute autre échelle certes, Leclerc et Système U l’ont déjà pratiqué avec, respectivement, Coop d’Alsace et Coop de Normandie.
Les forts comme les faibles : tous se doivent d’être aux aguets
A l’inverse, les plus forts sont, eux-aussi, nécessairement sur le qui-vive. Car l’histoire ne repassera pas les plats. Et les positions seront durablement figées par la prochaine grande recomposition. Système U peut voir dans ce grand Monopoly l’incroyable occasion d’atteindre la puissance d’achat des meilleurs. Auchan l’opportunité de rattraper Carrefour en France. Ou Leclerc de conforter son rang et donc sa capacité à proposer les meilleurs prix. Le jeu est ouvert. Et aucun des acteurs, les forts comme les faibles, ne peut prendre le risque de ne pas en être. Ce qui, l’air de rien, donne un sacré piquant aux évidentes conversations de salon qui vont s’engager. Un véritable jeu de poker menteur qui livrera son verdict bien plus rapidement que les – trop – naïfs ne le pensent…
Une petit question qui me turlupine : où sont passés les fameux 40% de marges arrière qui, grâce à la LME, devaient revenir dans le panier du consommateur ?
Salut Vincent,C’est le soleil qui te fais de9lirer ou tu fais des esaiss pour un roman ? Un moment j’y ai cru.c7a y est ! e0 cette heure-ci vous devez eatre tous les 4.Bonne adaptationCiao Pierre & T