L’OPA de l’Américain Kraft sur le Britannique Cadbury est une belle illustration de la world économie contemporaine. D’un côté le prédateur, Kraft, qui bande ses muscles (« c’est moi le plus fort, sans moi t’es mort ») ; de l’autre la proie, Cadbury, qui fait pleurer dans les chaumières anglaises sur l’air « C’est le patrimoine national qui est menacé » (pensez donc : ses recettes de chocolats valent trésor à côté desquels les bijoux de la Reine sont pacotille). Enfin, troisième rôle, le chevalier blanc : le Suisse Nestlé. Mais un chevalier finalement pas si valeureux… Après réflexion, Cadbury ne l’intéresse pas vraiment. Bien moins que les pizzas de Kraft. Lequel dit banco illico. Moyennant 3,7 milliards de dollars, le Suisse avale donc les pizzas de l’Américain qui, lui, accroît sa marge de manœuvre financière pour se payer les chocolats de Cadbury (pendant que Nestlé digère). Un ballotin à environ 15 milliards de dollars… Le tout pour une véritable partie de Monopoly, mais en vrai.