L’émission Service Public sur France la semaine dernière, à laquelle j’ai participée, m’a valu un certain nombre de réactions de « bons contacts » dans la distribution (comme j’aime à les qualifier pour m’émanciper du caractère forcément « off » de nos conversations). « C’est gonflé d’évoquer une taxe sur les caisses automatiques », remarque l’un. « Pensez-vous vraiment qu’il faille souffler ce genre d’idée à ceux qui nous gouvernent », me dit un autre.
Rappel des faits et de quelques vues sur le sujet. La « libre-servicisation » est une tendance structurante – et ancienne – du commerce. L’objectif étant de transférer un maximum de tâches au consommateur pour abaisser le coût-outil des magasins tout en apportant ce qui peut être perçu – paradoxalement sans doute ! – comme un service. Le relatif échec du premier hyper presque entièrement automatisé (voir Tribune Grande Conso ci-dessous), l’Intermarché de Rennes, ne remet en rien en question la lame de fond à venir. Il pose juste le problème de la méthode. Les SCO (pour self check-out) vont donc continuer à se développer, c’est une évidence. Tout aussi évident, et n’en déplaise à ceux qui les vendent ou les installent, les SCO détruisent de l’emploi. C’est un calcul que même un enfant de 10 ans comprend aisément : une caissière pour un îlot de 4 caisses (ce qui est la norme courante pour les SCO), c’est forcément moins qu’une caissière par caisse. Autre façon de le comprendre : une tâche que des clients accepteront de réaliser ne génèrera plus d’heures de travail à répartir ensuite entre du personnel. En clair : le bilan social des caisses automatiques est par principe négatif. C’est un débat qui reviendra forcément dans l’opinion à moyen terme. Comment réagiront alors nos gouvernants ? C’était le sens de la conversation avec Isabelle Giordano au micro de France Inter. Laisseront-ils les SCO se déployer au risque d’apparaître comme les complices d’une destruction d’emplois organisée ? C’est mal connaître les politiques ! Interdiront-ils ces nouvelles caisses ? Difficile d’imaginer sur quelle base juridique faire reposer pareille interdiction… En revanche, songer à une taxe sur ces caisses pour en limiter l’intérêt économique m’apparaît d’une probabilité… probable. Ce n’est donc en rien un souhait. Juste une froide réflexion sur un problème qui (re)échauffera forcément bientôt les esprits.
Je suis surpris que cette proposition de bon sens -taxer un processus qui fait reculer l’emploi- ne suscite pas de commentaire. C’est étrange, comme si on préférait détourner le regard…
Souhaitons que cette suggestion qui a la force de l’évidence et peut ramener des sous à l’Etat, à défaut de stopper totalement ce phénomène “structurant”, refasse surface en ces temps de recherches de fonds.
PS: salut Olivier !! je me réjouis d’avoir récupéré internet à domicile. Je peux enfin apprécier ton job, et ton inaltérable passion pour la “grande conso”!
Bonnes vacances en Italie.
Thierry
Je suis surpris que cette proposition de bon sens -taxer un processus qui fait reculer l’emploi- ne suscite pas de commentaire. C’est étrange, comme si on préférait détourner le regard…
Souhaitons que cette suggestion qui a la force de l’évidence et peut ramener des sous à l’Etat, à défaut de stopper totalement ce phénomène « structurant », refasse surface en ces temps de recherches de fonds.
PS: salut Olivier !! je me réjouis d’avoir récupéré internet à domicile. Je peux enfin apprécier ton job, et ton inaltérable passion pour la « grande conso »!
Bonnes vacances en Italie.
Qui fabrique ces machines?