Nouvelle action des agriculteurs aujourd’hui à Bordeaux qui ont offert aux passants la bagatelle de 5 tonnes de pommes pour attirer l’attention de l’opinion et des gouvernants sur leurs difficultés économiques. Jusque là, rien de nouveau, hélas. Ce qui l’est davantage, en revanche, c’est le message que les Jeunes Agriculteurs (la version junior de la FNSEA) ont souhaité faire passer, mettant davantage en cause la puissance publique que la distribution. Une idée que j’ai régulièrement l’occasion de défendre sur les estrades (y compris agricoles) et qui avait nourri la Tribune Grande Conso 68 « Paysans-distributeurs : l’Etat si coupable ». Pour une bonne part en effet, l’Etat est largement responsable du mal-être paysan en ne s’attaquant pas aux racines du mal : les incroyables distorsions de conditions de production entre pays de l’UE. En clair, la puissance publique laisse se créer les conditions d’un dumping social ou environnemental entre pays et accuse ensuite les acheteurs des enseignes – qui ne font alors que leur métier ! – d’en profiter. Avec bien plus d’honnêteté intellectuelle que leurs aînés FNSEA, les Jeunes Agriculteurs Aquitains posent enfin les vrais problèmes. Leur message aujourd’hui ? Les allègements de charges sur les salaires agricoles en Allemagne, Italie ou Espagne par exemple qui abaissent l’heure de main d’œuvre à 6 ou 7 euros contre 11 euros en France. Ce qui, convenons-en, est davantage de la responsabilité de Bruno Lemaire, le Ministre de l’Agriculture, que de Michel-Edouard Leclerc ou Serge Papin !