A la suite de l’accord sur le prix du lait à la production, les (rares) metteurs en marché sur la brique de lait premier prix tentent de répercuter la hausse à la distribution. Pas un boulot facile ! Selon l’un deux, toutes les enseignes ont accepté sauf une… Devinez laquelle… Leclerc évidemment. Du coup, la répercussion de la hausse du prix est lente. A Rennes par exemple, selon notre observatoire RENNES CONSO (22 magasins relevés tous les mois), le prix du lait frémit à peine : 0,55 euro la brique en juillet, 0,57 euro la semaine dernière. Encore loin du 60 centimes réclamé par la production. L’argument des fournisseurs ? Il n’y a pas d’élasticité au prix sur ce produit. Et ce même contact de jouer l’étonné quant à la position de Leclerc. « Pourquoi refusent-ils la hausse ?, c’est incompréhensible ». Bien non, c’est parfaitement compréhensible. Chaque acteur économique doit jouer sa propre partition, c’est peut-être attristant pour certains, mais légitime. Leclerc a en effet tout à gagner à laisser ses concurrents accepter la hausse et la répercuter. Et donc à refuser les quelques centimes réclamés par ses fournisseurs. Par principe, la négociation est rapport de force. A chacun ses arguments. L’enseigne peut refuser un tarif, le fournisseur peut refuser… de livrer ! C’est ainsi que s’était soldé le précédent conflit il y a 18 mois lors de l’envolée du prix des matières premières. Les enseignes avaient alors fini par lâcher du lest. De mémoire (bon sang que mes cours d’économie sont loin), on appelle ça l’économie de marché me semble-t-il.