Ricard a toujours eu un problème avec les effets de seuil, mais la marque a peut-être – enfin – trouvé la clé… Il y a bientôt 10 ans, lors du passage à l’euro, « le » Ricard tutoyait les 100 francs. Les premiers temps, post-euro donc, impossible pour la marque de franchir les 15,24 euros (le parfait équivalent de 100 francs), faute de quoi les volumes chutaient immédiatement. Au fil des ans et avec la disparition mentale du franc, Ricard a finalement réussi à se détacher des 15,24 euros, mais sans s’en éloigner vraiment. Depuis 2004 par exemple, selon les enquêtes – locales mais toujours significatives – du mensuel RENNES CONSO, le prix courant a par exemple oscillé entre 15,40 et 15,90 euros. Pas franchement de quoi s’enflammer sur l’inflation ! Car Ricard a trouvé un nouveau seuil sur sa route : 16 euros. Tout autant un seuil consommateurs qu’un seuil distributeurs (pour savoir qui baisserait la garde le premier !). Pour forcer ce seuil, Ricard n’avait d’autre choix que de revoir son mix-marketing. Et ce fût donc… la bouteille. Désormais « carrée » pour justifier que ce n’est plus tout à fait le même Ricard. Un nouveau Ricard, plus moderne, plus 21e siècle et donc plus cher. Une stratégie qui est en train de porter ses fruits et qui va, de fait, gagner ses galons de « marketing case » pour Sup de Co en mal de travaux pratiques. Dans un magasin sur trois, le seuil des 16 euros a déjà été franchi. En clair, les enseignes ont cédé. Encore quelques semaines de patience pour les premières mesures de part de marché quand même. Histoire de vérifier que les consommateurs ont, eux-aussi, suivi !