Le chiffre est éloquent… Au premier trimestre 2011, toujours selon l’étude PromoFlash, Carrefour a dépassé le cap du quart de voix de la pression promotionnelle de toutes les enseignes alimentaires : 26 % très exactement, en hausse de 1,9 pt. Autant dire que Carrefour sponsorise plus que jamais sa part de marché. Schématiquement, l’enseigne (uniquement pour sa branche hypers) dispose d’une part de voix deux fois supérieure à sa part de marché. Pour autant, Carrefour n’est pas le seul sur-investisseur. D’une manière générale, les hypers le sont. C’est d’ailleurs historique. Et parmi les hypers, Auchan et Carrefour “écrasent” leur rivaux. A ce propos, une info qui m’étonne à chaque fois que je me plonge dans le PromoFlash : à mètres carrés identiques, Auchan et Carrefour ont une pression promotionnelle 25 % supérieure à Cora, 30 % supérieure à Géant Casino et… 65 % à Leclerc. Une nouvelle illustration que la pression promotionnelle ne fait pas nécessairement la performance commerciale.
PromoFlash est une étude A3 Distrib / Editions Dauvers qui dresse un bilan trimestriel de l’activité promotionnelle des enseignes. L’étude est diffusée sur souscription. Un extrait est néanmoins disponible gracieusement sur simple demande ici.
On a compris, encore une fois! Leclerc, votre gros client qui vous ramène votre salaire, est un modèle!
Cher “Seb” !
J’entends cet argument de temps à autre. Et vous me donnez l’occasion d’y répondre…
Commençons par le commencement. La performance commerciale actuelle de Leclerc est un fait et non une opinion. Avez-vous par exemple suspecté de connivence KantarWorldPanel dont la dernière livraison d’étude montre une part de marché de Leclerc en hausse de 0,8 (un niveau de progression historique) ? Suspectez-vous aussi LSA qui a repris l’information de Kantar faisant de Leclerc l’un des “grands gagnants de la période” ? Non bien sûr. Kantar et LSA sont neutres, Dauvers (pardonnez moi de parler de moi à la 3e personne), non. Ca me paraît un peu court.
Mais continuons…
Vous évoquez mon “gros client” qui me ramène mon “salaire”. De fait, j’avoue que Leclerc, comme toutes les enseignes (je dis bien toutes les enseignes) sont des clients de ma société d’édition (études, livres, guide, éditorial divers et varié, etc.). Heureusement d’ailleurs, non ? Tout est question de proportion me direz vous. Pas faux. Donc, allons y. L’an dernier, les facturations de Editions Dauvers au Galec ont représenté 5,2 % de notre chiffre d’affaires. C’est pas rien, c’est vrai. Mais ça conduit quand même à relativiser le propos. En tous les cas ce me semble 😉 Et sur Rennes, où j’édite le magazine gratuit RENNES CONSO, Leclerc est aussi un client, c’est vrai (comme U, Carrefour, Boulanger, Saturn ou Castorama par exemple). Et Leclerc pèse, là, 7 % du chiffre d’affaires publicitaire de RENNES CONSO.
Je vous laisse évidemment libre de votre point de vue étant moi-même trop attaché à ma propre liberté de pensée et d’expression. Pour autant, je vous devais ces éléments d’informations qui permettront à tous de se faire une opinion.
Enfin, parlons un peu philosophie d’entreprise. Et là, je vais à nouveau faire part de mon avis – assumé – sur le sujet. Oui, je suis un défenseur du commerce indépendant organisé en réseau (les indépendants en premier lieu, Leclerc bien sûr, mais également Système U pour l’alimentaire, mais aussi Intersport, BigMat, etc.). C’est une conception de l’économie qui me semble plus pertinente que la création de groupes capitalistes “mega-size”. Simplement parce qu’elle rapproche au mieux les centres de décisions des territoires. Cette position pro-indépendants en général (mais pas pro-Leclerc en particulier), je l’assume pleinement, et depuis longtemps. Jusque dans des échanges informels avec des patrons de groupes intégrés. Ensuite, côté commerce, que le meilleur gagne. Intégré ou indépendant !
Olivier Dauvers
La réponse d’olivier frappe très fort face à cette avis dénué d’argumentaire.
Bravo.
Olivier 1 – Seb 0
Bel argumentaire!