C’est d’ici ! L’argument n’est pas nouveau, certes, mais le voilà multi-utilisé. Au point de risquer l’indigestion ! A l’origine du «marketing de la territorialité», en tous les cas à grande échelle, figurent les marques de distributeurs. Reflets de France (Promodès, puis Carrefour) en premier lieu, rapidement suivi par Nos Régions ont du Talent (Leclerc). Puis vinrent les marques régionales : Produit en Bretagne, Saveur en’or, etc. Plus récemment, débarquèrent le «Lait d’ici», le label «Origine France Garantie» ou encore le «jus d’ici». Dans tous les cas, une même idée : le… d’ici est meilleur que le… de là-bas. Dans l’esprit du consommateur, proximité rime en effet avec qualité, indépendamment de toute réalité tangible. C’est le concept de la proximité affective que des initiatives privées ou publiques (comme l’origine France) transforment en patriotisme économique. Mais, comme souvent, l’opportunisme guette… L’Origine France Garantie est accordée dès 50 % d’ingrédients français. Un peu court ! Le Lait d’ici, de son côté, a parfois traversé la France avant d’atteindre la table du petit-déjeuner. Un peu long ! C’est, une nouvelle fois illustrée, toute la capacité du marketing à sur-promettre quitte à en être très… près du ridicule.
Olivier,
je ne pense pas qu’il s’agisse uniquement de qualité. Cette mode reflète un attachement des français au fait que le produit qu’ils achètent profite à l’emploi et à l’économie nationale, ce qui n’est pas forcément malsain selon moi. D’autant que, ce phénomène est loin d’être aussi fort en France qu’ailleurs (en Italie par exemple où l’origine nationale est beaucoup plus valorisée).
Après, je suis d’accord avec vous sur l’opportunisme: les jus de pomme même premier prix sont de toute façon fabriqués en France, idem pour le lait d’ici d’ailleurs.
On a déjà vu du “lait d’ici” (ou équivalent garanti France) produit en France, conditionné en Allemagne, puis revendu en France