Depuis le 1er janvier, les boissons sucrées (et édulcorées) sont redevables d’une taxe équivalente à 11 centimes par bouteille de 1,5 l. Une taxe qui – probablement par le jeu de la concurrence – est encore peu sensible pour le consommateur, selon un Observatoire exclusif que j’ai mis en place sur les colas (le segment le plus emblématique) dans 50 magasins représentatifs (hypers, supers et cybermarchés)
Le résultat donc : forte inflation sur les MDD (+ 6 % en moyenne), mais stabilité des prix ou presque sur les premiers prix et sur les deux références stars du marché, Coca-Cola standard 1,5 l et Coca-Cola light 1,5 l. Autant dire qu’en moyenne pondérée par les volumes véritablement vendus (Coca-Cola détient environ 80 % du marché), l’effet réel de la taxe soda est donc encore modeste.
Dans le détail des résultats de cet Observatoire (qui va donc se poursuivre et distinguera in fine l’enseigne qui répercutera le plus tard le nouveau prix Coca !), les MDD ont fortement augmenté chez Leclerc et Cora (respectivement 11 et 21 centimes le PET de 1,5 l). Conséquence, le PET 1,5 l Cora s’affiche désormais à… 90 centimes. C’est par exemple près de 40 centimes de plus que le PET 1,5 l d’Intermarché, toujours scotché à 52 centimes. Carrefour Market et Auchan n’ont, eux, pas modifié leur prix depuis le 1er janvier, mais la taxe avait visiblement été anticipée ! Le prix moyen constaté dans ces deux enseignes atteint en effet 64 centimes soit peu ou prou le nouveau prix attendu.
A l’inverse, très faible évolution donc sur les premiers prix et sur Coca-Cola (dans ses deux références star). Logique ! Voilà bien des marqueurs d’image-prix. Aucun des premiers prix observés n’a ainsi augmenté. Et, sur Coca-Cola, seul Cora se distingue avec une hausse systématiquement observée et un nouveau prix qui tutoie 1,50 euro. Dans le même temps, le PET standard est toujours affiché à 1,10 euro dans une majorité de Leclerc. 40 centimes d’écart sur un produit aussi emblématique : il y a actuellement chez Cora soit de l’inconscience commerciale, soit de l’impuissance à l’achat.