Troisième patron de ce premier jour : Michel-Edouard Leclerc. En accord (préalable) avec MEL, je l’interroge d’abord sur son père et le volet de l’œuvre professionnelle qu’il souhaite retenir. Honnêtement, je « l’attendais » sur le discount et les combats contre les monopoles. En fait, MEL retient autre chose : la création du mouvement Leclerc, sur la base du compagnonnage. Une idée souvent négligée alors que quelques années plus tard les Mulliez (Auchan) ou les Fournier-Defforey (Carrefour) partiront dans une logique d’empire.
Autre sujet : la performance commerciale de Leclerc. MEL confirme que l’enseigne terminera l’année entre + 7 et + 8 %. Parmi les raisons du succès, MEL met le développement du drive, la remise à niveau du parc (franchement, c’est encore hétérogène…) et le positionnement prix : “Aucun de nos challengers ne conteste aujourd’hui notre performance prix sur le fond de rayon, c’est ça le facteur explicatif essentiel de notre course en tête”. Relancé sur le sujet, MEL avoue aussi que, dans sa propre croissance, il y a l’effet de la contre-performance du premier des groupes français, Carrefour, qui, mécaniquement, a longtemps alimenté la croissance de ses concurrents !.
Sur la conjoncture, MEL se dit inquiet sur la tenue de la consommation, rappelant les prévisions de pouvoir d’achat négatives pour 2013. Tant celle de l’INSEE que du BIPE. Raison de plus, faut-il comprendre, pour ne rien lâcher sur les prix. Les industriels qui écoutaient MEL sont prévenus.
NB : MEL vient à peine de s’éclipser que tombe le chiffre de la fréquentation de cette première journée de l’IFM : 657 personnes (chiffre à la fois des organisateurs, de la police et des huissiers dûment mandatés ;-)). Je dis ça avec ironie parce que j’ai cru comprendre qu’il y a de temps à autre querelle sur le plus important rassemblement de la communauté industrie-commerce. J’ai comme l’impression qu’aujourd’hui la question ne se posait pas…