Le lancement officiel, c’était donc hier à Levallois avec MEL. 24h de retard pour débriefer. Mais sans vouloir me la raconter (encore que !), j’avais beaucoup à faire hier… Hasard de l’agenda, après MEL, il y avait un déj avec Philippe Manzoni (ITM) pour parler drive puis, dans l’après-midi, le tournage d’une vidéo avec Serge Papin et son prédécesseur, Jean-Claude Jaunait, pour les prochaines Rencontres du Commerce Associé. Et puis, ça fait quand même de nombreuses fois que je vous en parle ici, y compris la révélation de la borne il y a 3 semaines. Je n’étais plus à 24h près ! Leclerc donc… Premier enseignement : c’était une conférence de presse marathon. Dans notre métier, 2h de “conf”, c’est très long et donc très rare. Là, MEL à tenu de bout en bout une vingtaine de journalistes (très peu sont partis avant la fin). C’est la preuve que le prix intéresse bigrement actuellement… Et que “l’animal” est sacrément bon dans l’exercice. D’abord (petite leçon à ses congénères de patrons), toujours servir aux journalistes ce qu’ils veulent entendre davantage que ce qu’on veut leur dire… Les chiffres du pouvoir d’achat sortis la veille par l’INSEE tombaient à pic ! MEL a d’abord livré sa vision macro-économique et ses mises en garde sur l’évolution possible de la législation. Petites phrases en veux-tu en voilà : “Le prix n’est certes pas l’argument exclusif, mais c’est un vecteur essentiel, sine qua non, de l’attractivité de l’offre”. Ou : “Non, il ne faut pas modifier le cadre de la loi, ce qui aurait comme conséquence de relancer l’inflation”. Ou encore “Il y a des problèmes sectoriels oui, mais il y a surtout trop de gros industriels qui se planquent derrière les petits”. Ou enfin, et toujours sur le même sujet : “Les pressions sont grandes, y compris sur moi à titre personnel”.
Sur le fond à présent. Leclerc relance donc son comparateur Quiestlemoinscher. Ca, vous l’avait déjà lu, vu ou entendu. Mais avez-vous bien compris les “différents étages” de la fusée ? Car, derrière la démarche présentée hier, il y a en fait 3 outils bien distincts et 3 sources d’informations bien différentes. Ce qui complique sans doute la chose… Voici en une image le résumé de la situation.
Quoi de neuf dans le dispositif ? La borne, essentiellement. Le site existait et l’application smartphone aussi (dans l’usage finalement retenu, j’y reviens…). Tous les magasins proposent désormais une borne, laquelle est activée. Le client peut y voir les résultats globaux de son magasin ou connaître les prix – très récents — d’un produit précis dans tous les magasins de sa zone. Un simple scan du produit et les prix s’affichent. Sans aucun doute puissant. Et même si l’usage en magasin sera faible, la borne sera l’élément visuel de réassurance de la politique prix de l’enseigne.
A l’inverse, qu’est-ce qu’il manque au dispositif ? Réponse directe : que le smartphone du client ait la même fonctionnalité que la borne en étant également alimenté par les aspirations drive chez les concurrents ! Vous l’avez suivi ici (revoir ici le test de l’application du 22 avril), Leclerc l’a testée quelques jours. Mais, ce que j’ai appelé en mauvais français la “LIVE COMPARAISON” a disparu depuis (lire ici). Mais elle reviendra…
J’ai l’impression qu’à l’heure actuelle on se trouve au croisement de 2 stratégies très différentes:
1. Affichage PUBLIC des prix, les prix sont connus et vus par tous, avec l’engagement ultime ‘prix bas’ via ces appli smartphone: l’enseigne s’engage à facturer le caddie au prix de le moins cher de la zone de chalandise.
2. Affichage PRIVé des prix, les prix sont différents pour chaque client, par ex. on flashe le produit pour connaitre SON prix sur SON téléphone: personnalisation ultime des comportements d’achat (analysés via utilisation du smartphone). On proposera à certains des prix très compétitifs avec peu de promos, à d’autres des promos très attractives mais des marges plus importantes sur certains articles, etc.
tout à fait, cf l’affaire amazon aux US il y a une paire d’années quand un visiteur avec ou sans cookies se voyait présenter des prix différents.
D’ailleurs pour s’amuser aux dépends de leclerc, je sens que les informaticiens des autres enseignes risquent de jouer avec les adresses IP, les user-agents et la fréquence de capture des pages pour proposer une page différente au gentil robot leclerc
@Jcasabiance
ce que vous évoquez là n’est pas loin du “commerce de précision” dans lequel s’engageait Casino il y a encore peu de temps… avant de prendre le virage marqué de la baisse des prix généralisée