Antoine Guichard est donc décédé samedi. Pour beaucoup (les plus jeunes), l’homme est moins connu que que le nom, rendu célèbre par son grand-père, Geoffroy, fondateur de Casino et soutien indéfectible de sa ville, Saint-Etienne. Après d’autres Guichard, donc, Antoine avait tenu le manche de l’affaire familiale. Il avait même “réveillé la vieille dame de Saint-Etienne”, chloroformée pendant des décennies. A son crédit, entre autres : de nombreux rachats (La Ruche Méridionnale et Cédis notamment) et les premiers pas à l’international, aux Etats-Unis (Smart & Final). Puis, évidemment, le rapprochement avec Rallye de Jean-Charles Naouri. Selon les points de vue, double lecture possible. La flatteuse : il a adossé le groupe familial à celui qui allait lui donner un destin mondial*. La critique : il a fait entrer le loup dans la bergerie et a fait disparaître les Guichard de Casino. Une certitude néanmoins : bien avant de croiser la route de Jean-Charles Naouri, il avait acquis la conviction que l’avenir de Casino ne s’écrirait pas sans une alliance majeure, quitte à marginaliser la famille. Alliance à laquelle il avait plusieurs fois songée avec d’autres que Rallye. A l’heure de sa disparition, c’est précisément le souvenir que j’ai d’une interview réalisée au début des années 1990 et au cours de laquelle, en “off”, il s’était lâché un peu plus que d’ordinaire ;-). C’était “mon premier grand patron” en interview. Ca marque, forcément !
* Le hasard me fait écrire ces lignes de Bogota où je suis quelques jours, notamment dans le cadre d’un VIDÉO GRANDE CONSO que je prépare précisément sur l’activité internationale de Casino. Notamment ici en Colombie où Casino est le leader incontesté du retail.