C’est plus un scoop : ça tangue chez Chronodrive ! En mai dernier, j’avais révélé ici le départ (précipité) du DG de l’enseigne, Jean-Philippe Grabowski. Depuis, et par la grâce de multiples contacts, une idée s’impose : Chronodrive passe en mode gestion. Et le retour aux affaires françaises de Ludovic Duprez, l’un des deux co-fondateurs, signe cette volonté d’assurer (enfin) la pérennité économique de l’enseigne. Ces derniers mois, plusieurs licenciements économiques ont été justifiés par la perspective de pertes significatives sur l’exercice en cours. A dire vrai, les chiffres entendus m’ont étonné… C’est d’ailleurs au nom du retour à meilleure fortune qu’ont été gelées toutes les ouvertures qui pouvaient encore l’être. Autant dire qu’en 2015 il ne faut guère compter sur un développement du parc Chronodrive…
Paradoxalement, Chronodrive est probablement l’enseigne qui dispose de la meilleure interface client ou qui a porté au meilleur niveau la relation-client. Mais “Chrono” souffre d’un point mort trop élevé. Le succès commercial des premières unités a probablement entrainé l’enseigne sur un trop haut niveau d’investissement (de 3 à 4 millions), ce qui, mécaniquement, relève le chiffre d’affaires à atteindre pour passer au-dessus de la ligne de flottaison. Plusieurs de mes contacts l’estiment à 10 millions. Ce qui est évidemment trop haut. Surtout lorsque la médiane de chiffres d’affaires du réseau est plutôt à 6 ou 7 millions. A date, seule une poignée d’unités dépassent assez nettement les 10 millions pour être des sites coffres-forts en jargon Auchan : l’historique Marcq en Baroeul évidemment, mais également Toulon, Bordeaux Le Haillan, Brie Comte Robert, etc. Trop haut, le point mort l’est aussi eu égard à l’organisation même de Chronodrive : des sites indépendants d’un hyper et qui ne peuvent mutualiser les coûts (communication, RH, compta, etc.).
En ce sens, la feuille de route de Ludovic Duprez est bien davantage orientée gestion qu’expansion. Le gel des investissements soulagera le compte d’ex. De même, parmi les pistes qui sont parvenues jusqu’à mes oreilles, la fermeture de l’accueil qui mobilise des mètres carrés et des heures. Ou encore une gestion plus drastique des coûts incluant des renégos de loyers (pour les sites concernés) ou une réduction des surfaces, lorsque c’est possible. Enfin, difficile d’imaginer que Chronodrive n’active pas le levier marchandises pour doper la marge moyenne. A commencer par la MDD (Auchan), étonnamment peu présente (lire le post d’avant-hier). Le simple fait d’améliorer son quota dans le chiffre d’affaires améliorerait la rentabilité. Et comme nécessité finit toujours par faire la loi, je suis prêt à prendre le pari d’une MDD plus visible dans les mois qui viennent. Au risque de me tromper, mais c’est le jeu 😉
Je cite : “Paradoxalement, Chronodrive est probablement l’enseigne qui dispose de la meilleure interface client ou qui a porté au meilleur niveau la relation-client.”
Comme quoi, l’enseigne qui s’intéresse le plus au client n’est pas forcément celle qui s’en sort le mieux en terme de rentabilité.
Mode matraquage publicitaire ON… LECLERC ! OFF…
C’est triste pour le client, il ne reste plus qu’à nous tourner vers Leclerc… Au moins, là bas, on sait où ils vont… Ils se foutent de notre gueule et n’ont rien à foutre du client. Au mieux, vous êtes un numéro de carte bleu… Au pire un numéro de client.