En pleine saison de production, toujours cette même interrogation quasi existentielle pour les enseignes : faut-il privilégier l’origine “France” au risque d’être déphasé en prix ? Ou, à l’inverse, s’émanciper de toute considération géographique et chercher avant tout le prix bas, donc hors frontière ? Discount plus ou moins responsable (pour parodier Auchan). Pour faire court, les hypers/supers jouent majoritairement la carte française. Le hard-discount nettement moins. Ce qui permet donc de… mesurer les écarts de prix entre origines. Donc de compétitivité.
Exemple hier dans un Netto. De belles pêches et nectarines espagnoles de calibre A affichées à 1,45 € le kilo (ci-dessus). C’est environ 35 % de moins que l’origine “France”. Et côté gustatif, rien à dire, n’en déplaise à ceux qui aiment à véhiculer l’idée contraire ! Et aux naïfs qui expliquent un tel différentiel par la climatologie ibérique plus que favorable, changeons de produit et de direction. Cap sur la Belgique (et son ensoleillement extraordinairement plus important qu’en France). Là, ce sont les tomates qui transformeraient presque l’origine France en produit de luxe. Jugez plutôt : des tomates grappes à 0,65 €. Là aussi, c’est facilement 35 % de moins que les meilleurs prix en hypers/supers et leur made in France. Voilà (comme chaque année à la même époque) un bel exercice pour le cocardier Montebourg : comment réduire les différentiels de compétitivité dont la France souffre dès lors qu’elle se compare à ses immédiats voisins. Autrement plus concret que les habituels plaidoyers trop verbeux du “Ministre à la marinière”…
Salut olivier,
un article ce matin dans ne nombreux journaux sur ces mêmes écarts de prix, sauf que si cet article décrit bien qu’effectivement il y a une différence de prix entre production françaises et étrangères,
http://www.boursorama.com/actualites/le-prix-des-fruits-et-legumes-a-nettement-recule-cet-ete-482e9a503ba3eb09c65fb704c38444cb
1. L’article y voit beaucoup moins d’écarts de prix que toi (travaillant en magasin je confirme que c’est toi qui a raison)
2. Le même article explique que les Hard-discounts sont moins cher que les hyper/super…sans dire que que le HD (surtout les allemands) vendent davantage, eux, de production étrangère!
En matière d’articles sur la grande distribution ou sur le reste aussi, quelle pitié que ces journaleux ne fassent pas appel à des pros ;(
PS: j espère ne pas aller contre la charte en copiant un lien externe
Cela fait des années que je combats la renationalisation des marchés. En France on confond traçabilité avec origine et qualité. “Achetez français” ne donne aucune garantie. L’acte “citoyenne” est compréhensible, mais subjective.
Les légumes belges obtiennent tous les jours un prix frais : au cadran des criées, l’offre et la demande forment un prix qui est transparent pour tout le monde. C’est au producteur de chercher la performance et d’offrir le produit qui trouve un débouché. Inutile de dire “c’est la faute de l’import” ou “nous avons de la concurrence déloyale”.
In fine, c’est le marché (ergo le client – ergo vous et moi) qui décident…
Pour la nationalisation des marchés, il n’y a pas que la France, il suffit de voir les constructeurs automobiles autorisés dans certaines boîtes allemands pour les leasings, alors qu’un choix purement financier sur certaines quotations suffirait à les éliminer …
D’accord avec toi Freddy, la traçabilité est difficile à établir. Combien de petits producteurs ne se sont-ils pas mis à faire de l’importation d’huile d’olive, de vin, etc. acheté en Italie Espagne et Tunisie pour ensuite y mettre le label made in France ou made in Italy? Car cela n’est pas défendu. Comment d’ailleurs justifier que la quantité de vin vendu soit plus importante que la quantité produite réellement?
J’attends que des français ou hollandais ou autres du nord aillent s’établir en Espagne où le soleil est gratuit et puissent ainsi produire des fruits et légumes moins chèr que dans leur pays pour ensuite bénéficier du label “made in” et vendre plus chèr.
Alors moi je suis client belge et j’avoue que je me laisse influencer par l’origine du produit plus que par le prix, surtout pour les fruits et légumes.
L’apellation d’origine française me rassure plus que l’espagnole, Je sais c’est subjectif, je n’ai pas dit que c’était malin.
Salut Didier, je me demande quand-même comment tu peux être si sûr d’acheter français si le label n’est pas obligatoire. Personnellement, dans les super et hyper mâchins je trouve que les fruits sont toujours trop verts et j’achète toujours dans les marchés locaux où les prix sont bien plus bas et le choix plus grand. En effet, un maraîcher va faire ses achats au jour le jour dans le marché de gros et s’il est sûr de vendre tout de suite il achète les fruits mûrs que les super-hypers dédaignent pour une raison de logistique.
Et je voudrais quand même rajouter que pour ce qui est des coûts de production compétitifs, il va faloir regarder ailleurs qu’en Belgique. Il n’y a que les entreprises Danoises pour lesquelles il est plus cher de faire travailler quelqu’un par rapport à la Belgique.
Versus 2.99€ le kilo de nectarines dans “mon” Leclerc. Quel écart !
Triste de voir que les produits francais ne puissent pas rivaliser avec les espagnols. Mais la faute à qui ? Nos politiques ne défendent plus l’agriculture Francaise et les consommateurs ont le porte-monnaie qui s’allège de jour en jour. Naturellement , on se tourne vers l’import.
Je suis producteur de pêche-necta dans le sud-ouest et je peux vous dire que ce qui sauvera les derniers producteurs sera la qualité de leurs fruits. Car le fruit espagnol est un produit d’USINE, au même titre que le poulet de batterie. Le produit Francais, respecte l’environnement et la main d’oeuvre (pas de produit phyto interdit, ni de main d’oeuvre exploitée)
Certaines enseignes l’ont compris et elle nous suivent depuis plusieurs année déjà. Heureusement, qu’il y a encore des gens qui comprennent l’importance d’avoir une agriculture vivante dans notre pays… La course au prix est une chose, mais il ne faut pas oublier que dans nos campagnes beaucoup de personne tirent leurs salaires de l’agricole et de ces emplois “satellites”. Si les exploitations ferment, il y aura forcement des conséquences sur les chiffres d’affaires des grandes enseignes. Il faut donc que certains pense plus loin que leur porte-monnaie.
Holà Julien, suivant les anglais, les agriculteurs français sont ceux qui sont les plus subventionnés en Europe, cependant, il y a souvent des démonstrations d’agriculteurs qui s’en prennent aux transporteurs qui viennent d’Italie, Portugal et surtout Espagne en bloquant les autoroutes et en vîdant les camions de leurs fruits ou légumes., même si le transporteur ne faisait que transiter par la France pour aller dans d’autres pays du nord de l’Europe.Ceci n’est pas loyal et fait honte à la France car aucune mesure n’a jamais été prise pour punir ce chantage organisé. La Hollande, qui a moins de soleil que la France, exporte ses tomates, concombres et fleurs dans le monde entier. Pourquoi alors s’en prendre uniquement à ceux qui ont plus de soleil qu’en France ? Ceci étant dit, la France reste le majeur exportateur de denrées alimentaires après les USA, je crois. Que ce soit avec ou sans subsides. Il faut aussi dire que le sol français est, suivant les statistiques, le plus pollué d’Europe à cause de la culture intensive et l’usage de produits chimiques. c’est là problème du goût et de la qualité qui diminuent d’année en année.
J’entendais ce printemps sur Radio France vanter les fraises françaises comme étant certes plus chères mais supérieures car d’une espèce séléctionnée…En Californie! Celui qui ne se demande tout de suite pourquoi uniquement les français iraient séléctionner les meilleures fraises et pas les espagnols ou les belges serait naïf. Les mêmes fraises pourraient être cultivées aussi en écosse et n’avoir pas le même goût qu’en Espagne tout en étant plus chères.