Rencontre hier à Paris avec Thibault Wuhrlin, créateur de l’un des tous premiers sites de vente en ligne de médicaments (sans ordonnance of course) : Pharmanco. Le site a été créé il y a un peu plus d’un an (12 juillet 2013, jour de la publication du décret autorisant le « e-commerce médical »). Pour ceux qui l’ignorent, le cadre est ultra-réglementé. Chaque site doit en effet être rattaché à une pharmacie, laquelle doit assurer physiquement l’expédition des produits commandés. Pharmanco est donc installé… au premier étage de la pharmacie familiale (ses parents), porte Maillot. Un brin exigüe, surtout lorsque le nombre de commande dépasse la centaine par jour.
Côté business, précisément, les journées à plus de 100 commandes sont désormais régulières (130 hier), pour un panier de 45 à 50 € (la gratuité des frais de port [4,95 €] se déclenche à 79 €). Dans l’offre, plus de 10 000 références. Et, outre les médicaments disponibles sans ordonnance, Pharmanco élargit sans surprise à la parapharmacie. Reste qu’il y a des médicaments dans deux commandes sur trois.
Pour le reste, voici ce qu’il faut savoir.
Les prix ?
Le tarifaire est déconnecté de la pharmacie avec des prix majoritairement moins élevés en ligne. De 10 % environ pour les médicaments, de 15 % pour la parapharmacie. Pour s’assurer de la compétitivité de l’offre, Thibault Wuhrling a établi une « liste de combat » de 500 références dont les prix sont aspirés sur tous les sites concurrents et réactualisés (si besoin) à la semaine.
L’organisation ?
A date, Pharmanco c’est 4,5 personnes équivalent temps plein. Le fondateur, un pharmacien (qui assure le conseil en ligne via un tchat et « valide » les commandes, notamment pour d’éventuelles interactions entre médicaments), un préparateur en pharmacie, un packeur pour préparer les commandes et une assistante. Les commandes sont préparées quotidiennement et expédiées le même jour.
Les produits stars ?
Côté médicaments, sans surprise, les stars des officines : Doliprane, Humex, etc. Pour la parapharmacie, les gammes La Roche Posay et Avène.
La cannibalisation avec le point de vente ?
Site et officine n’auraient que moins de 1 % de clients communs. Ce qui permet une tarification plus agressive on-line. Le site élargit ainsi la clientèle. Jusqu’à… Papeete, la plus lointaine commande servie depuis l’origine de l’activité.