Passage en Suisse pour l’ouverture du second drive de Le Shop (voir note d’hier). L’occasion d’une visite privée de Digitec, le leader suisse du e-commerce (fondé par 3 geeks et désormais dans le giron de Migros). A l’échelle de la Suisse et de ses 8 millions d’habitants, Digitec est un géant : 600 millions d’euros de CA, soit environ un tiers de Cdiscount ou Amazon en France, alors que le marché helvète est quand même autrement plus modeste que l’Hexagone !
Bon à dire vrai, l’entrepôt et l’organisation du picking ne m’ont pas impressionné, surtout lorsque je compare Digitec à Cdiscount par exemple. En revanche, la volonté stratégique de Digitec de conjuguer off-line et on-line est à étudier. L’enseigne exploite ainsi 9 points de vente dans les grandes villes du pays (un chiffre qu’il convient toujours de relativiser vs la taille du pays), comme ici à Zurich sur 300 m2.
Des points de vente qui ont une (vraie) double vocation. D’abord, ils sont des points de retrait pour les achats en ligne. Un retrait possible aussitôt si le produit est en stock sur place, ce qui est le cas pour environ 10 % de l’offre. Et un retrait le lendemain pour les articles gérés sur l’entrepôt central. Pas moins d’un tiers des commandes totales sur le site sont retirées dans l’un des 9 magasins du pays. Une proportion énorme qui illustre l’intérêt de maintenir l’offre de retrait en complément de la livraison à domicile.
Seconde vocation du point de vente, plus classique : présenter les différentes catégories de produits du site et accompagner les clients en quête de conseils. Sont ainsi présentés les best-sellers dans chacune des catégories : télé, ordinateurs, téléphone, appareils photo et caméscope. Les prix sont identiques au site et les informations disponibles parfaitement synchronisées avec celles du web grâce à ces écrans tactiles qui détaillent les informations techniques et même les avis des consommateurs. Exactement le même contenu que sur l’interface web !
En admettant qu’à l’avenir Digitec s’inspire des process logistiques de C-discount, il est à souhaiter, pour les clients suisses, qu’il ne duplique pas leur modèle de place de marché, véritable eden des receleurs et autres escros