C’est l’annonce d’hier, en phase avec le sujet qui m’anime ici depuis le début de la semaine (les prix) : les Ministres de l’Économie et de l’Agriculture ont donc indiqué leur intention de convoquer sous quinzaine distributeurs, industriels et producteurs. L’objectif est clair : tenter d’apaiser un climat sérieusement perturbé par la guerre des prix que se livrent les enseignes. Sur le fond, objectif louable. La spirale déflationniste est dangereuse. Et ce, d’autant plus qu’il s’agit de produits peu transformés où, par définition, il y a peu d’amortisseurs entre producteurs et distributeurs. C’est le cas ici sur ces cuisses de poulet proposées la semaine dernière par Leader Price. A 2,16 €/kg rendu magasin, il y a nécessairement un problème de rémunération des différents maillons en amont du consommateur ! Que pourront Macron et Le Foll dans le cas présent et dans de nombreux autres qui y ressemblent ? Fixer des prix de vente minimums produit par produit ? Toujours tentant mais il y a aujourd’hui bien peu d’économistes pour en défendre l’idée car elle n’empêche pas la bataille du prix à l’achat et favorise la rente à la revente. Instaurer la consommation obligatoire de poulet pour relancer des ventes à l’arrêt aujourd’hui, d’où ces prix… ? Henri IV, sors de ce corps ! Hormis donc gesticuler, que pourront les deux Ministres ? Peu, hélas. Allez, si, je donne une piste (indépendante de l’exemple en photo ci-dessus). Mon petit doigt me dit en effet qu’il y a encore trop souvent de la remballe en France de matière première produite hors frontières. Voilà un sujet difficile certes, mais sur lequel il y a faire car il participe au dumping que veulent précisément combattre Macron et Le Foll. Chiche ?
Dans ce cas, il faut vraiment une amélioration de la traçabilité. Certaines enseignes commencent à s’y mettre :
– Lieu de naissance
– Lieu(x) d’élevage
– Lieu d’abattage
Encourageons une montée en gamme, seule alternative à la spirale du prix le plus bas…
La traçabilité sert à quoi ? Elle sert à tracer l’origine d’un produit, mais il n’y a aucune relation garantie entre la qualité d’un produit et son origine. La traçabilité n’a du sens que dans le cadre d’un programme de qualité. Vouloir mettre à toute force FRANCE par ce qu’on a peur que les producteurs vont envahir un lieu de vente, incite à la fraude.
La montée en gamme ? Mais c’est quoi votre “label Rouge” , “Poulet Fermier” et autres ?
Non, la filière française volaille est trop atomisée, l’offre standard sous exploité, et des abattoirs qui n’ont plus investi depuis ????
Qu’il l’achète soit chez le boucher soit en grande distribution le consommateurs s’il est informé sur l’origine de la volaille, pourra sélectionner son poulet, c’est vrai.
En revanche, il n’aura jamais aucune information sur l’origine des aliments dans la restauration notamment dans la restauration collective. Or je pense que le secteur de la restauration est encore plus grande consommatrice de volailles.
Olivier,
jusqu’a il y a quelques années, l’interprofession des volaillers avait déjà fixé des prix minis. N’étaient pas concernés , les produits “au cours” (la poule..), les élaborés (concernés par le srp de toute fàçon)…Cela fonctionnait plutot bien.
Sauf que ceux qui achetaient de la volaille belge ou allemande…foutaient le bazar.
Nul besoin de demander à un politique de s’en mêler! Puisque le problème n’est pas franco-français, et que justement le politique se cache derrière l’excuse européenne quand cela l’arrange (mais ici dirait certainement que c’est la faute aux distributeurs français exclusivement…ils viserait leclerc , inter & co, sans parler de lidl).