La question me revient régulièrement : comment puis-je affirmer qu’il n’y a que peu de lien, en drive, entre largeur de l’offre et performance commerciale ? Double réponse. D’abord, il y a le “cas” Leclerc. Côté offre, l’enseigne est à classer au rang des pingres sur le drive ! A peine plus de 7 000 références. C’est plus qu’il y a deux ans (difficile de résister à la tentation d’élargir ses assortiments) mais c’est toujours moins que tous les autres, Leader Price excepté. Pour les curieux, je renvoie à l’étude mensuelle DRIVE INSIGHTS que nous produisons avec A3 Distrib (plus d’infos ici). Leclerc donc. Offre ultra-courte en drive mais maxi-performances. L’enseigne détient plus de 45 % du marché on-line vs 20 % off-line. Bien sûr, il y a un effet de parc. Mais si une offre courte était rédhibitoire, ça se verrait.
De temps à autre (la magie de l’investigation journalistique !), j’ai plus robuste encore comme démonstration. Cette fois-ci, j’ai les performances de 912 drives intermarché : chiffre d’affaires au mois, nombre de commandes et donc panier moyen. En parallèle, avec les fameuses études DRIVE INSIGHTS, j’ai aussi, drive par drive, l’offre. Fastoche de mettre en corrélation les deux. Et de s’apercevoir qu’il n’y a pas vraiment de corrélation ! Certes, à moins de 7 000 références, les 70 Intermarché concernés ont le plus petit panier tandis qu’à l’inverse les “plus de 17 000 réfs.” ont le plus gros panier. Mais entre les deux… A 9 000 réfs comme à 16 000, la performance est identique. Donc l’effet de l’offre est modique !
En fait, à bien y regarder, il existe bien une corrélation. Mais elle est à chercher entre la taille du point de vente et la part du drive dans le CA (bon évidemment, j’ai aussi les ventes de chacun des magasins). Plus le CA du magasin progresse, plus la part du drive s’élève aussi. Pour le détail, là, désolé, je l’ai réservé aux lecteurs de notre veille VIGIE GRANDE CONSO (plus d’infos là).
La vraie question est: quel est le lien entre largeur d’offre et taille de clientèle? La taille de clientèle est pourtant un élément clé de la performance commerciale, qui plus est sur un circuit jeune qui ne recrute plus…
Quid de la ‘long tail’?