Pour ceux qui sont passés ici en août, vous savez qu’au sein d’Editions Dauvers, nous avons mis en place un Observatoire de l’Origine France avec deux objectifs : d’abord, dresser un état des lieux factuel de l’Origine France (en tous les cas quand elle est revendiquée) pour des produits très symboliques de l’alimentaire ; ensuite, établir une banque d’images inédites sur les best-practices sur la manière de revendiquer l’Origine France. Car, vous l’aurez compris, j’assume l’idée qu’il est aujourd’hui indispensable de le revendiquer (relire à ce propos mon plaidoyer pour une Préférence Alimentaire Nationale, publié il y a quelques mois).
D’ici à la publication de l’étude exhaustive le mois prochain (très chiffrée par principe), je partagerai ici quelques tranches de vie commerciale. Aujourd’hui le cassoulet William Saurin. Et cette question : quel sens le consommateur doit-il donner au drapeau tricolore présent en face avant ? Ou, dit autrement, qu’est-ce que William Saurin tente d’insinuer dans la tête du client ? Manifestement pas que la viande de porc est garantie d’origine France car la marque serait allée au bout de sa logique en le mentionnant. En fait, ce cassoulet est « simplement » cuisiné en France, “sans colorant” et “sans arôme artificiel”. C’est déjà ça, me direz-vous ! Et vous aurez raison. Mais, j’vous mets mon billet qu’une partie des clients ont compris ce qu’il ne fallait pas comprendre : que le porc utilisé est garantie d’origine France.
Merci, vivement cette étude.
Le problème est-comment valoriser son produit face à la concurrence ? Certes l’appel du patriotisme est un levier mais derrière se cache une communication mal encadrée entre les ingrédients et la fabrication français.
Exemple en électroménager de nombreux produits du groupe Seb se taguent d’être de fabrication française. Bien sûr le consommateur comprend bien que dans ce type de produit c’est surtout l’assemblage qui est français les pièces peuvent venir de partout dans le monde.
Mais sur l’alimentaire c’est plus complexe car beaucoup de marque ont leur usine en France par contre les ingrédients peuvent venir de France ou de l’étranger. Ainsi Coca-cola ou Nutella peuvent se revendiqué fabriqué en France mais la stévia ou les noisettes ne viennent pas de France.
Le problème tiens donc plus dans la façon de communiquer car on peut revendiquer la bannière tricolore de mille façons vu qu’il n’y a pas de norme précise pour le secteur et ça les fabricants l’ont compris.
Et cette façon tiens plus de l’approche et les valeurs du fabricant face à son marché et ses consommateurs. Exemple sur le pain industriel et la viennoiserie les marques restent précises sur l’utilisation du bleu blanc rouge avec la mention « fabriquer en France ». Même si ce n’est pas vraiment un élément de différenciation car la majorité des usines de ce secteur sont en France. Ainsi on retrouve souvent en gros cette valeur au dos des paquets de Harry’s, Jacquet et Pasquier « farine de blé et fabrication françaises » (la provenance des autres ingrédients n’est pas détaillée mais ça reste claire)