C’est la surprise du jour : Fnac qui se propose d’avaler Darty. Particularité, pas si commune dans les affaires : les deux groupes ont des tailles comparables, 3,9 milliards d’euros de CA pour Fnac, 3,6 milliards pour Darty. Et comme Fnac n’a pas les moyens de ses ambitions (l’enseigne sort à peine du rouge après plusieurs exercices difficiles), le groupe se propose de payer les actionnaires de Darty en “papier”. En clair, en actions Fnac. Et c’est sans doute ce qui va gêner (au moins) quelques actionnaires de Darty. Côtée à Londres, l’enseigne est en effet majoritairement détenue par des fonds anglo-saxons, lesquels préfèrent largement les offres en cash. Ensuite, il y a le montant de l’offre… Fnac valorise Darty 718 millions d’euros. C’est certes 27 % de plus que le dernier cours à la bourse de Londres, mais ce n’est jamais qu’à peine 10 fois le résultat d’exploitation. Pas cher payé.
Conséquence, les actionnaires de Darty auraient tort de se priver de faire monter les enchères. Soit pour obtenir un meilleur prix, soit pour une partie de paiement en cash. Au risque que Fnac ne puisse (ou ne veuille) suivre. Mais quand bien même l’affaire échouerait, la Fnac a déjà gagné un nouveau costume de… prédateur. Pas mal pour un groupe moribond il y a peu. Et, ne serait-ce que pour la motivation des troupes, mieux vaut être prédateur que proie. C’est déjà ça de pris !