C’était l’événement retail de la semaine dernière : le lancement du service AmazonPrimeNow à Paris, avec livraison possible en 1h (moyennant quand même 5,90 € supplémentaires, outre l’abonnement annuel au service Premium). Au menu : 18 000 références, non-alimentaires et alimentaires, traitées sur un entrepôt du 18e arrondissement. Ce qui rapproche encore un peu plus Amazon de Carrefour (Ooshop), Auchan (Auchan Direct) ou Cora (Houra). Depuis jeudi, beaucoup a été dit ou écrit. Mais rien sur le prix. Probablement parce que c’est un brin fastidieux de produire une étude robuste… C’est pourtant tellement indispensable pour juger du véritable potentiel commercial !
Le prix donc… Sur 400 produits strictement comparables, AmazonPrimeNow est moins cher que les hypers/supers, selon les bases de mes camarades A3 Distrib. Et l’écart n’est pas négligeable : indice 97,5 vs une moyenne toutes enseignes de 100. Certes, AmazonPrimeNow n’est pas encore prêt de menacer Leclerc ou Géant ! Mais si AmazonPrimeNow intégrait aujourd’hui l’indice DISTRI PRIX (A3 Distrib/Ed. Dauvers), le e-commerçant serait mieux placé que Super U, Auchan, Cora ou Carrefour Market. Et naturellement que Monoprix, son premier concurrent à Paris.
Au-delà de l’écart moyen, deux étonnements (que nous développerons davantage dans la prochaine livraison de notre veille VIGIE GRANDE CONSO). D’abord, l’écart de prix entre AmazonPrimeNow et le marché est tout sauf linéaire. Sur l’épicerie par exemple, Amazon est 8 % moins cher. Sur les produits frais, en revanche, l’Américain est près de 5 % plus cher. Un début d’explication : réaliste quant à ses volumes à court terme, Amazon a peut-être peur de la casse. Et cherche à la financer avec un niveau de marge supérieur. Ensuite, second étonnement, les écarts observés au niveau des produits. Dans certains cas, Amazon est jusqu’à 20 % moins cher ! A quoi bon ?, penseront certains… A l’inverse, sur quelques références, Amazon est absolument hors marché avec des prix manifestement non contrôlés… Jugez plutôt : le premier jour d’ouverture du site, j’ai publié via mon compte twitter @Dauvers70, le prix du Coca-Cola 1,5 l : 4,37 €. Sensibilisé via ce tweet, Amazon a aussitôt réagi. Mais, samedi, de nombreux prix hors-norme demeuraient. La preuve en images, ci-dessous…
* Pour les abonnés à notre veille VIGIE GRANDE CONSO, rendez-vous dans la prochaine livraison avec davantage d’infos encore. A commencer par la performance d’AmazonPrimeNow par rayon. Pour les autres, un p’tit mail ici pour découvrir notre veille.
Pendant que Amazon bénéficie parfois de subventions pour établir ses entrepôts, la grande surface est taxée sur ses mètres carrés.
Et alors qu’ Amazon se permet de pouvoir vendre à perte un produit, en tout cas en prenant en compte le transport, la même chose est interdite aux gms traditionnelles…
Marrant de voir que la Maire de Paris se réveille aujourd’hui…mais trop tard, pas possible de rattraper des années d’inculture économique!
La grande distribution ne fait pas toujours mieux en ce qui concerne les subventions, petit retour en arrière :
http://emploi.blog.lemonde.fr/2013/10/15/quand-leclerc-fait-travailler-des-chomeurs-gratuitement-avec-laide-de-pole-emploi/
Pour la livraison, Monoprix l’offre à partir de 50€ d’achat. Ce n’est pas pour cela que ça leur coûte rien…
Amazon a fort à faire dans un secteur qui n’a jamais vraiment décollé et ou les grands de la distribution y sont parcequ'”il faut en être”.
La livraison à domicile n’est pas rentable pour le distributeur même avec des marges supérieurs à la GMS classique. Avec un panier moyen en général supérieur à 100 € les frais de livraison ne couvrent pas le coût de transports. U Telemarket s’est cassé les dents sur ce secteur alors qu’il était leader sur le marché parisien et bénéficiait d’une expérience et d’une notoriété de plus de 20 ans.
Bien que la livraison de course alimentaire à domicile soit un concept génial , je ne vois pas comment Amazon peut gagner de l’argent avec ce concept , a moins qu’ils aient l’idée d’éduquer ses clients en leur faisant payer au juste prix ses livraisons ( en fonction du poids de la livraison par exemple), ou bien accepter d’avoir une branche déficitaire.
Amazon moins cher que Carrefour alors qu’il se fournis auprès de la Diapar (adhérent Provera via la Francap) et qui donc bénéficié d’une partie des conditions Carrefour, c’est vraiment une tentative de conquête du marché parisien