Comme tous les samedis, « SAMEDI CONSO, mon carnet (retail mais pas que…) de la semaine ». L’occasion de revenir sur l’actu de la semaine, en totale liberté comme toujours. S’y mêleront analyses, anecdotes ou – je le confesse avec gourmandise – gentilles provocations.
SAMEDI
Première partie de mes courses du samedi. Le Market du bout de ma rue. Et une première en 40 ans de vie de consommateur (oui, j’ai commencé tôt, Mamie Dauvers peut en témoigner !) : le contrôle de la pesée de mes fruits et légumes en caisses. Pas un bon moment vu du client qui – si c’est réalisé de manière trop manifeste – devient de fait suspect. Mais pas un bon moment non plus pour la caissière qui, ici, se retrouve avec une petite balance de cuisine pas assez grande pour mon sachet de tomates ! Ne pouvant vraiment contrôler le sachet, elle finira par abandonner.
Suite des courses du samedi. Leclerc à présent. Et cet étonnement : que vient donc faire un brochet de… Suède sur l’étal d’un Leclerc breton ? L’offre est certes originale (le brochet n’est pas un espèce courante sur les bancs marée) mais j’avais lu dans toutes les études conso que la tendance était aux produits… locaux !
LUNDI
Communiqué de presse matinal de Carrefour. « Succès pour C-zam avec déjà plus de 90 000 clients » (pour mémoire, C-zam est le compte bancaire digital de Carrefour, reprenant le principe du compte Nickel). Question : pourquoi Carrefour communique-t-il de manière aussi pro-active sur le sujet (en révélant jusqu’au nombre de clients) alors que l’enseigne est souvent si discrète dès qu’elle est interrogée sur tel ou tel point précis ? Parce elle a aujourd’hui… intérêt à re-susciter l’intérêt des journalistes sur son compte C-zam. Et ça n’a pas manqué… Les titres des newsletters du soir et des entrefilets du lendemain ont du ravir le service presse de Carrefour : « Très bon démarrage pour le compte en libre-service C-zam ». Reste qu’il manque quand même dans les « papiers » un brin de remise en perspective… « Nickel », le pionnier, annonce, lui, 700 000 clients. Ce qui trace, en creux, le chemin à parcourir pour Carrefour. Et justifie de communiquer. CQFD.
MARDI
Début de journée sur le toit du BHV pour découvrir la « ferme urbaine » installée par la start-up Sous les fraises. Ébouriffant ! 1 500 m2 cultivés en plantes aromatiques (séchées pour être transformées en infusions) ou fleurs comestibles livrées ensuite à des restaurants. L’échange qui suit avec Yohan Hubert, le fondateur, laisse entrevoir tout le potentiel de la démarche, notamment sur le toit des hypermarchés (Carrefour Villiers a déjà engagé pareille initiative). Pour les hommes de l’art, ici sur le toit du BHV, la ferme urbaine « pèse » 50 kg/m2.
L’info a fait son effet ! Costco est donc prêt à racheter des hypers Carrefour, annonce Le Figaro. A prendre néanmoins avec quelques pincettes. D’un côté, Carrefour ne cache pas s’interroger sur le sort de quelques hypers ; de l’autre, Gary Swindells, patron de Costco en France, a simplement expliqué au Figaro qu’il regarderait l’opportunité si on la lui proposait. Reste que les hypers dont Carrefour serait (éventuellement) prêt à se dessaisir sont tout sauf ce que Costco pourrait chercher à acquérir… Je n’imagine pas Gary suffisamment naïf pour imaginer que Carrefour puisse lui proposer Mérignac (150 M€ de CA) pour attaquer Bordeaux ou Vitrolles (147 M€) pour viser Marseille. Et comme Vernon (20 M€) ou Saint-Lô (27 M€) n’intéresseront pas Costco, pas la peine donc de s’emballer !
Quelques courses chez Franprix (#Picpus). Difficile de résister à un produit aussi… parfait. D’abord par le mode d’élevage : des œufs plein air et garantis sans antibiotique. Ensuite par la promesse nutritionnelle : riches en oméga via une alimentation bleu-blanc-cœur des poules pondeuses. Enfin par la conscience environnementale de Lustucru qui garantit une boîte à base d’herbe, 100 % home compost. Mazette ! Et il y a encore des consommateurs qui résistent à pareille perfection ?
MERCREDI
Début d’après-midi autour d’un café avec Dominique Amirault, le président de la FEEF, pour faire court la fédération des PME. Objectif : passer en revue l’actualité conso-commerciale du moment, notamment les États Généraux de l’Alimentation. La FEEF s’est rapidement démarquée de l’axe ILEC/ANIA/FCD quant au relèvement du seuil de revente à perte (évoqué à + 15 % voire + 17 %) en se prononçant contre. Perso, j’y suis favorable (mais pas dans les proportions proposées jusque là et pas au nom du revenu agricole puisqu’il n’y a aucun lien de cause à effet) et j’argumente ! En fait, un SRP à 0 revient, de facto, à autoriser… la vente à perte. En effet, aucun point de vente n’a des coûts… nuls (certains rayons ont des coûts moins élevés que d’autres mais aucun n’est à… zéro !). Donc vendre un pot de Nutella à 0 % de marge brute est constitutif (dans l’esprit) d’une vente à perte. Or (et pour faire simple), dans une approche macro-économique, la vente à perte est un fléau. Car elle favorise les forts au détriment des faibles. Et fragilise la concurrence. Puisqu’il s’agit donc de principe, je milite pour une majoration de principe du SRP. Par exemple 5 %.
JEUDI
A Rennes, l’un de mes associés (Jean-Philippe Gallet) se détend et… « lit » des prospectus du mois (on est comme ça !). En « exclusivité » chez Carrefour, un coffret de 6 figurines Star Wars. De bonne guerre pour contrer à l’avance Leclerc qui va réutiliser la licence quelques jours plus tard. Un détail néanmoins : pour évoquer une exclusivité, Carrefour aurait pu choisir un autre visuel que celui déjà utilisé par l’Américain Target pour – également – promouvoir sa propre exclusivité (« only at Target »).
Y’a pas que le retail dans la vie. Y’a aussi… Indochine. Enregistrement d’un concert pour l’émission Alcaline de France 2, donc première scène (avant la tournée 2018) depuis la sortie du nouvel album, évidemment ça ne se manque pas. C’est ça la… fidélité !
VENDREDI
Indochine toujours. Y’a pas que Sirkis et ses boys. Hasard (un peu organisé) du calendrier, y’a aussi… Intermarché. Un petit supermarché urbain, de 460 m2, qui vise à terme 4,5 millions d’euros de chiffre, installé donc au 20 Bd Indochine à Paris. Une ancienne friche SNCF, à deux pas du « périf », où ont été construits le rectorat, une cité universitaire et un appart’hôtel. Originalité : le magasin est tenu par un jeune adhérent trentenaire, déjà propriétaire de l’Intermarché de Pantin, et auparavant cadre commercial chez Procter. L’explication au dimensionnement généreux du rayon couches-culottes, comparé à la surface modeste du magasin ?
Après-midi toulousaine pour découvrir le nouveau Géant de Fenouillet qui rassemble toutes les récentes avancées du concept d’hyper de Casino. Un magasin vraiment réussi (intégrant un show-room Cdiscount) que je vous présente bientôt en vidéo. En attendant, stupeur au rayon textile ! Mais par quelle erreur (ou générosité !) de la nature, les clients de Fenouillet doivent-ils acheter des « caleçons » à cinq doigts ???
Au passage, dans la zone commerciale de Fenouillet, toujours ce même étonnement : la frénésie d’anniversaires dans le commerce. Donc, aujourd’hui, c’est – entre autres – l’anniversaire de Lapeyre et de Géant. Entre autres… Bon anniversaire alors !
SRP à 0 ? Plutôt marge brute à 0. Est-ce toujours la règle du triple net pour le calcul du SRP ?