SAMEDI CONSO : l’occasion de revenir sur la semaine, en totale liberté comme toujours… Et tant pis si ça pique !
SAMEDI
Un peu de retard dans ma revue de presse. Intéressante tribune de Philippe Bertrand dans Les Echos sur la guerre des prix qui va « continuer ». Je partage évidemment. Voilà longtemps qu’à coup d’éditos ou de conférences, je le pronostique. Mais, de mon point de vue, il manque, ici, un argument, l’essentiel : l’écart croissant, année après année, entre la production de mètres carrés commerciaux d’hypers/supers (ce qu’on pourrait appeler « l’offre ») et l’évolution des marchés (la « demande »). Deux chiffres, extraits de notre veille VIGIE GRANDE CONSO, pour donner du corps à l’idée : l’an dernier, en hypers, les surfaces ont cru de 0,8 % tandis que les chiffres d’affaires (tous rayons confondus) baissaient de 1 %. Soit une baisse du rendement de 1,8 %. Et c’est précisément cette baisse des rendements qui oblige les acteurs, pour en être moins victimes les uns que les autres, à se livrer une féroce bataille sur les prix. Et comme ça fait trois ans que cette baisse des rendements est enclenchée et que rien n’indique un changement de direction, oui, la guerre des prix va continuer !
MARDI
Dans un peu plus d’une semaine la Saint-Valentin. Forcément, ça se prépare ! Alors, je me documente… Leclerc me propose… un auto-cuiseur Moulinex. Non mais allô quoi ! Même avec « 150 recettes disponibles sur clé USB », hors de question. Je suis sans doute trop romantique. J’assume.
Saint-Valentin, suite. « Le coup de cœur est chez Truffaut ». Allons voir… Des fleurs, pourquoi pas ? Mais certainement pas un « bouquet composé » ou des roses blanches. En la circonstance, les roses, c’est rouge ! Je suis sans doute trop classique. J’assume.
Saint-Valentin, suite. Carrefour à présent. L’enseigne me propose une « Saint Valentin branchée ». La liseuse Nolim ? Un cadeau « connecté », assure Carrefour. Euh, ça serait pas un cadeau… empoisonné plutôt (Alexandre Bompard a quand même annoncé la fin de Nolim lors de la présentation de son plan) ? Je suis sans doute cynique. Mais j’assume.
Saint-Valentin, fin. Toujours chez Carrefour. Pour une Saint-Valentin en duo, des chaussons. Une paire achetée, une paire offerte. L’affaire est belle. Mais… non. Trop plan-plan. J’ai d’autres ambitions et… j’assume !
MERCREDI
Etonnant ! Dans un Intermarché des Hauts-de-France, les deux promos choc d’Intermarché de la semaine précédente sont toujours disponibles. La morale ? N’est pas Nutella qui veut.
Dans le même Intermarché. Rayon baby-food. Forêt d’avertissements à tonalité sanitaire. C’est que ça refroidirait (presque) d’avoir des enfants ! Vivement les statistiques des naissances de la rentrée prochaine pour mesurer les véritables conséquences de l’affaire Lactalis/Milumel.
On l’oublie trop souvent mais la presse est un produit comme un autre : des acteurs économiques et une saine concurrence. C’est ainsi que je comprends que mes camarades de LSA prennent un malin plaisir à sortir des chiffres sur les foires aux vins la veille de la journée que j’organise sur le même sujet avec le magazine Rayon Boissons (Les Ateliers du vin). Même pas mal ! La concurrence est saine tant qu’elle demeure courtoise. Et elle fonctionne dans les deux sens, naturellement.
JEUDI
Ateliers du vin justement. Depuis 10 ans désormais, « le » rendez-vous des acteurs du rayon en GMS. Acheteurs, négociants, interpro, coopératives, etc., tous sont là. Malgré la neige. J’avoue en avoir été impressionné, signe de l’intérêt de ce rendez-vous qui se joue chaque année à guichets fermés. Je regrette d’autant moins de réinvestir une partie substantielle de la recette dans la dégustation de prestige qui clôture la journée. Le thème cette année ? « Champagne : les ultra-grands le sont-ils vraiment (ultra-grands) ? ». Au « menu » : trois ultra-grands donc (La Grande Dame 2006, Amour de Deutz 2007, Don Pérignon 2009, tous à nettement plus de 100 € la quille), deux marques internationales en version millésimée (Moët 2008, Cordon Rouge 2008), deux marques premium en brut sans année (Deutz et Bollinger) et un « petit » : Kirkland, la MDD de Costco, à moins de 20 €. Le tout à l’aveugle, sinon c’est pas drôle. Comme toujours, la dégustation est l’école de la modestie… Car les « ultra-grands » n’ont pas été identifiés comme tel par tous les participants.
Toujours intéressant. Merci. C’est tout de même “limite” le beau bouquet de 30 ou 40 roses avec le prix du bouquet de 7 roses…
Sur le sujet des promotions restantes dans un INTERMARCHE des Hauts de Seine, il faut dire que le soin apporter à la théâtralisation doit donner envie aux consommateurs d’acheter.
On est loin du niveau d’exécution de certaines enseignes….
Une mention spéciale également pour l’offre sur les chaussons de CARREFOUR. La Saint-Valentin utilisée à toutes les sauces. Je ne suis pas sûr que cela soit un vrai cadeau de Saint-Valentin. Non ?
Au risque de me répéter, je dis et je redis, Intermarché ferait mieux de s’occuper de l’approvisionnement du rayon beurre que de faire des promotions fracassantes dont finalement une et une seule a trouvé intérêt aux yeux des clients.