On a fait du rangement sur le stand Auchan, hier soir au salon de l’Agriculture (si j’en crois le compte Twitter de Philippe Goetzmann, en charge des relations institutionnelles et de la marque chez Auchan). Et, visiblement, un vieux prospectus de 1996 est remonté à la surface avec Vincent Ferniot en couverture (et au mieux de son style !). Parmi les offres, un poulet de Loué en promo à 27,90 F/kg. Il n’en fallait pas plus pour faire le parallèle avec les prix du même produit version 2018. Toujours ou presque sous les 5 €/kg en promo, parfois à 4,69 € comme cette semaine chez Leclerc (sans compter un bon d’achat différé de 1 €). Ma calculette et une conversion francs/euros plus tard, le résultat est sans appel. Le prix promo du poulet de Loué (comme pour bon nombre de produits) n’a pas suivi l’inflation, à + 29 % sur la période. Et comme il faut aller au bout de la comparaison (pour que les zélés procureurs du commerce calment leurs analyses trop souvent un brin rapides), le plus intéressant est quand même de rappeler que le grand gagnant est bien… le consommateur puisque 29 minutes de Smic suffisent désormais à s’offrir un kilo de Loué (vs 42 mn il y a un peu plus de 20 ans). On peut certes s’interroger si le consommateur peut “gagner” seul, sans intégrer le producteur dans le raisonnement, il n’empêche, la guerre des prix a une conséquence incontestable : elle transfère du pouvoir d’achat au consommateur. Quitte (et il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas l’envisager) à fragiliser la production agricole.
Je trouve que rien ne vaut l’heure de SMIC pour comparer les prix dans le temps.
Une belle comparaison et du vrai dans cette article, les prix alimentaires de base sont souvent pas plus cher voir moins cher 20 Ans après ……….
Puisque je suis cité, je rebondis.
Mon tweet soulignait la constance de notre engagement auprès des filières.
Mais c’est vrai en longue période, tous les prix baissent (pas que l’alimentation). Relire à cet effet les travaux notamment de Jacques Marseille, mais la littérature économique est riche d’exemples. Les contre-exemples sont rares. En France l’immobilier notamment.
Ca porte un nom: Les gains de productivité. Pour être complet et pouvoir dire que le producteur aurait perdu dans l’affaire, il faut regarder aussi ses coûts de production. Le coût du matériel, le coût de l’alimentation animale… Si ça suit les courbes de la voiture ou de l’alimentation en général, pas sûr qu’il y ait un changement.
Ces gains de productivité sont ceux de la société. C’est ce qui permet le progrès humain et social.
Un beau sujet.