SAMEDI CONSO : l’occasion de revenir sur la semaine, en totale liberté comme toujours… Et tant pis si ça pique !
SAMEDI
La semaine de ce SAMEDI CONSO démarre là où la précédente s’était achevée : à Montpellier, l’Arena ayant – intempéries obligent – déplacé du vendredi au samedi la programmation d’un p’tit groupe qui monte (et que je soutiens ardemment, #Karmagirl…). Pour tuer le temps, direction Géant Odysséum. L’entrée est occupée par des palettes Leader Price. Sur le papier, c’est brillant. Casino dispose d’une marque-enseigne de discount, d’un assortiment existant et d’un trafic clients auxquels exposer l’offre bien au-delà des magasins Leader Price. Reste, quand même, une interrogation marketing (si j’étais prof en ESC, je ferais bien bosser mes étudiants sur le cas, ne serait-ce que pour produire du jus de cerveau) : en l’absence de lien manifeste entre Géant et Leader Price, comment le client interprète-t-il que Leader Price tape l’incruste chez Géant ? Même les produits Netto chez Intermarché en seraient plus légitimes, eu égard à la communication « Mousquetaires ».
Toujours chez Géant. Et cette sempiternelle – mauvaise – habitude de trop en dire. Est-il à ce point utile de préciser « vin français » sous des bouteilles de Bordeaux (ou de Bourgogne d’ailleurs quelques mètres plus loin) ? Non ! Alors, ne dites rien…
Jusqu’à ce soir, chez Géant, on rase gratis. En tous les cas, c’est ce que promet l’affichage omniprésent dans le magasin, comme s’il fallait pousser à la dépense sur l’air : « vas-y, lâche toi, de toute façon, c’est gratuit ». Vu comme ça, effectivement, ça peut donner envie. A la condition quand même de revenir 5 semaines de suite dépenser les 5 bons de 20 €. Ben oui, c’est ce qui s’appelle les… « petites lignes ». Grandes promesses / petites lignes. Classique.
Il faut encore tuer le temps jusqu’au soir et Karmagirl. La visite de Montpellier se poursuit chez Picard qui ne fait pas les choses à moitié dans la revendication patriotique… Carte de France, bleu-blanc-rouge et toutes précisions pour valoriser l’offre. La viande de porc est française, la pomme de terre est française, le vin est de Banyuls et les pruneaux d’Agen. Manque juste une précision quand même… Picard, vos actionnaires ils sont… ? Suisses et Anglais ? OK, je sais, je fais du mauvais esprit… Mais la liberté de pensée ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Donc j’abuse.
MARDI
Et une victime de plus… Rien ne va plus pour La Grande Récré, dont la presse évoque la mise en redressement judiciaire prochaine. Une surprise ? Non ! Au rythme où le commerce off-line est bousculé sur certains marchés très web-perméables, c’est l’annonce de bons résultats qu’il faudra bientôt traiter en « breaking news ». Imaginez un peu le jour où Carrefour ou Auchan annonceraient, par exemple, que leurs rayons non-al sont positifs. Promis, je passe même en édition spéciale.
Cora Bourgoin-Jallieu. L’hyper a ouvert à la fin de l’été dernier et il a visiblement du mal à trouver son public (j’y reviens plus en détail lundi histoire de montrer à ceux qui découvrent le retail que, dans ce métier, on a même pas besoin de connaître les chiffres d’un magasin pour être « informé »). Donc, un hyper « dans le dur » et auquel les clients n’épargnent rien. Même pas de revendiquer leur… amour pour Lidl. D’un autre côté, quand on aime, il faut savoir le dire, qu’importent les circonstances !
Après Cora, Leclerc Bourgoin-Jallieu (là-aussi, j’y reviens parce que… waouh !). Mais où s’arrêteront les « caves » ? En tous les cas pas à la viande ! Le risque étant une forme de banalisation, voire d’immobilisation d’actifs non productifs.
MERCREDI
Passage à Pigalle. Oui, je sais, dit comme ça, c’est un peu abrupt. Mais, rassurez-vous, tout va bien (et surtout avec la seule devant laquelle je suis comptable de mes agissements !). Passage à Pigalle, donc, et arrêt devant cette magnifique vitrine et visite du point de vente. Du beau « petit commerce » armé pour résister même aux nouveaux concepts de proximité de Casino, Carrefour et consorts. Produits au top, mise en scène originale et ton complice. Ici, l’amour est gratuit. Ce qui, pour… Pigalle, est quand même une offre sacrément… compétitive, fais-je remarquer au crémier. Lequel ne se démonte pas et renchérit : « Vous en voulez ? ». Moi : « Non, non, ça va merci, je suis (déjà très) riche de ça et (en plus), ça n’achète pas » (on a la culture musicale que l’on peut !).
Toujours à Paris. Franprix. Pour ceux qui suivent, la rôtissoire de « mon » Franprix est à l’arrêt, parce qu’elle incommode mes voisins, ce qui… m’incommode ! Changement de Franprix, donc. J’y gagne un rayon à services. En théorie. Parce qu’en pratique le service est très relatif. Il faut donc le solliciter. Et preuve que le « non-service » est… « organisé », ces affichettes bien en avant dans le rayon. En gros : appelez pour être servi. Toute la limite d’un rayon à services lorsqu’on investit dans l’actif mais pas dans les heures.
JEUDI
Présentation des résultats 2017 de Casino. En apparence, tout va bien : chiffre d’affaires en croissance (y compris en France, ce qui n’est gagné sur un marché quasi stable !) et résultat opérationnel courant en hausse de 20 %. A la Bourse, l’action dévisse pourtant de 5 % lorsque Jean-Charles Naouri commente les chiffres devant banquiers et analystes et s’enfonce même jusqu’à – 8 %. Comme souvent, la bourse sanctionne avant tout le « futur » davantage qu’elle ne reconnaît le passé. Car, avec une partie du résultat qui provient de crédit fiscal au Brésil, de la promotion immobilière en France et des hypers Géant qui sont toujours dans le rouge malgré les promesses passées d’un retour à l’équilibre, difficile de dessiner un futur sans risque. Et, ça, la Bourse déteste.
VENDREDI
Dernière présentation de résultats 2017 : Auchan. Wilhem Hubner et Régis Degelcke (DG et président) ont donné rendez-vous à deux pas de la… Bourse, rue du 4 septembre à Paris. Cocasse pour un groupe qui s’est toujours tenu à l’écart du marché boursier ! Non coté, Auchan n’est pas tenu à une transparence comparable à celle de Casino ou Carrefour. Et adopte donc une communication à géométrie variable selon les années et les performances de chacune de ses activités. Pour l’activité française, tout juste saura-t-on que le chiffre d’affaires régresse de 0,6 % et la rentabilité (EBIT) de… 29 %. A quel niveau ? Quelle évolution pour les hypers français ? Mystère. Enfin, pas tout à fait… J’avais levé (ici) un coin du voile ici la semaine dernière !
Parce que c’est de saison, un p’tit tour à la montage. Pas l’endroit où se concentrent (en pleines vacances scolaires) les consommateurs les moins aisés. Qu’importe leur niveau de vie, certains sont clients de Lidl, l’affichent et le revendiquent. Ah !, l’amour…
Pauvre Cora Bourgoin-Jaillieu. Les temps sont durs pour les hypers et les grands supers récemment ouverts. À Metz, il y a un cas d’école avec le carrefour market du centre commercial Muse, ouvert depuis fin novembre. C’est pratiquement tous les produits du magasin qui sont bradés pour cause de date courte, on se croirait dans une solderie. Sans oublier les allées désertes, c’est vraiment une expérience à vivre.
Les concepteurs de Muse avaient une haute opinion de la force d’attraction d’un carrefour market, il fallait penser à enterrer un supermarché!
Chez Franprix : “Il y as un bouton…”………..Rien qui ne vrille l’œil et donne l’envie de fuir …???
Bonne idée ces espaces Leader Price. Ils pourraient peut-être en installer dans les galeries histoire d’occuper les très nombreux locaux vides dans certains centres commerciaux?
Avec l’ajout des produits “leader price” chez Géant Casino, cela me rappelle l’époque où on retrouverait la gamme LeaderPrice chez Franprix avant la montée en gamme de l’enseigne de proximité.
La gamme LeaderPrice est donc moins cher que la gamme 1er prix de Casino ? Cannibaliser ?
Pourquoi ne pas renommer LeaderPrice “Casino Discount” pour recréer un lien entre toutes les enseignes ?