SAMEDI CONSO : l’occasion de revenir sur la semaine, en totale liberté comme toujours… Et tant pis si ça pique !
MARDI
La semaine commence sur les chapeaux de roue. 8h n’a pas sonné quand Casino et Intermarché révèlent leur divorce. Moins de 5 minutes plus tard, Casino annonce son flirt poussé (une « alliance mondiale », c’est pas juste une passade) avec Auchan. Le célibat ne sied visiblement pas à Casino ! En fait, Jean-Charles Naouri s’est retrouvé au pied au mur il y a environ 15 jours lorsque Didier Duhaupand, Mousquetaires-en-chef, et Thierry Cotillard, en charge de l’alimentaire, lui ont annoncé leur intention de reprendre leur liberté à l’achat. La petite histoire ne dit pas si JCN a tenté de les retenir sur l’air « réfléchissons encore un peu » mais il a visiblement missionné les bons émissaires pour convaincre Auchan de réfléchir au mariage en si peu de temps. Mariage ou ménage à trois d’ailleurs. Car, non cité dans les communiqués officiels de Casino et d’Auchan, Système U a quand même mis une demi-journée pour pondre le sien, genre « nous aussi on s’associe ». Même s’ils s’en défendent officiellement, les U ne seraient-ils pas un peu les cocus de l’opération ? Reste quand même une évidence : à trois, une alliance non capitalistique, sera toujours plus instable qu’à deux.
Pour se remettre de tant d’actu, balade en magasins. Je mets le cap sur Rouen et ailleurs encore (mais je dis pas tout non plus…). Stop au Leclerc St Pierre les Elbeuf et sa jardinerie. Et interrogation existentielle sur le sexe des vendeurs… Sont-ils, par principe, des « vendeuses » comme le suggère l’affichage de la jardinerie ? Manuel et Alexis, que je croise à quelques mètres de là, gilet Jardi Leclerc sur le dos, apprécieront !
Dans l’hyper à présent. Le transfert d’agressivité promo de l’alimentaire vers les produits du rayon DPH (dans le cadre de la loi post EGA) aurait-il déjà commencé ici ? Visiblement oui puisqu’en cherchant la petite bête sémantique je peux clairement repartir avec 2 flacons de gel Domestos gratuitS pour un acheté. Soit un niveau ahurissant de discount !
JEUDI
Face à des étudiants alternants en distribution à l’IAE. Faut savoir partager du temps avec ceux qui feront le commerce de demain. Différence avec leurs aînés : pour eux, les temps sont durs et ça va durer. C’est le tableau de je leur brosse. Pour faire simple, le commerce est confronté à trois défis majeurs, structurels : le ralentissement durable de la consommation (sans que l’on puisse évoquer une quelconque « crise »), la fuite on-line d’une partie des achats (fragilisant de facto l’équilibre des modèles off-line) et l’accroissement permanent de l’offre commerciale, exprimée en mètres carrés (ce qui affecte les rendements commerciaux). A ces défis, se rajoutent des menaces moins violentes mais tout aussi réelles : la fragmentation de la conso (où le client multiplie les lieux d’achats pour optimiser la réassurance qu’il y trouve) et la perméabilité des marchés (revoir mon post de la semaine ici). Enfin, autre menace, plus hypothétique certes : les « nouveaux barbares » qui, sans actifs commerciaux, seront peut-être demain les vrais commerçants simplement car ils contrôlent la demande client. Un tableau trop noir devant des étudiants alternants encore plus plein d’enthousiasme ? Non ! Car l’époque est vraiment formidable pour les carrières qu’ils s’imaginent… Car c’est bien dans l’adversité que l’on détecte (encore plus rapidement) les meilleurs éléments.
Découverte par hasard d’une nouvelle enseigne Franprix : « 13 exotique », dans le 13e arrondissement à Paris. En fait, un magasin en deux parties. D’un côté, un Franprix assez classique, de l’autre une supérette exotique, incluant même une partie restauration au comptoir. Que mes camarades chasseurs « d’exclu » ne se mettent pas la rate au court-bouillon, pas de quoi regretter de ne pas l’avoir remarqué avant… C’est une initiative isolée, un franchisé Franprix qui est, par ailleurs, grossiste en produits exotiques. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, il a donc décidé de se servir d’abord et d’ouvrir son propre magasin !
Découverte toujours par hasard du nouveau logo Alinéa. Ca doit pas aller fort pour l’enseigne d’ameublement des Mulliez… Passer de la couleur au noir et blanc pour faire des économies de cartouches d’encre dans les services administratifs, c’est inquiétant quand même, non ?
VENDREDI
Petit-déjeuner. C’est probablement le moment où, comme d’autres, je passe le plus de temps devant les packs. Pas forcément avec toutes mes capacités d’analyse mais suffisamment pour m’étonner du slogan de la MDD bio de Leclerc (Bio Village) et qui, jusqu’à ce matin, m’avait échappé : « Le plaisir en toute confiance ». Instinctivement, je l’aurai plutôt attribué à Durex, Manix ou Skyn. Comme quoi, faut se méfier de son instinct !
Direction Lyon et St Quentin Fallavier pour découvrir – enfin – la plateforme de préparation de commandes drive de Carrefour (PPC en jargon). A l’origine, le projet avait été baptisé « L’usine à bacs » puisque cette plateforme est partiellement automatisée (avec des bacs), ce qui rend la visite encore plus spectaculaire. Aujourd’hui, c’est avec cette PPC que Carrefour veut attaquer le créneau du drive piéton à Lyon dès la semaine prochaine puis à Paris la semaine suivante avec la PPC d’Aulnay qu’Alexandre Bompard inaugure mardi. Apparté-boutade avec Marie Cheval, la Madame Digital. Moi : « Veillez quand même à ne pas trop utiliser le terme drive piéton, vous me devriez trop d’argent, je l’ai déposé récemment ». Elle : « Oui, j’ai vu, j’en revenais pas que personne n’y ai pensé avant ». Moi : « Pareil, c’est pour ça que je n’ai pas laissé l’occasion. Mais rassurez-vous, je n’ai pas prévu d’en faire quoi que ce soit. Même pas de taper des royalties à ceux qui l’utiliseraient ». Donc, Carrefour, Leclerc, Auchan ou même camarades de LSA (c’est dire ma générosité !), allez-y sans crainte…
Pour le Domestos, en allant chercher la petite bébête encore plus loin, je vois 2 + 1 gratuits = 3 gratuits. Sans indication de prix sur l’affichette. Je peux donc emporter les flacons sans rien payer, à condition de les “acheter” trois par trois… Super promo !