Se balader en magasins (oui, je sais, à chacun ses loisirs !) suffit à s’en convaincre… Tous les magasins ne suivent pas scrupuleusement les prix (pourtant affichés sur les packs) des produits de la gamme C’est qui le patron ?! Et les exemples postés sur les réseaux sociaux, notamment sur mon fil Twitter @Dauvers70, sont parfois affligeants. Comme ce lait à 1,05 € sur la réglette alors que, quelques centimètres au-dessus, la brique s’offre à 0,99 €…
Un peu de contexte tout d’abord. Le prix affiché sur le pack n’a évidemment rien d’une obligation. D’abord, parce que la loi l’interdit : le commerçant a toute liberté pour fixer ses prix, tant qu’il respecte naturellement le seuil de revente à perte (éventuellement majoré de 10 % après la loi EGA). Ensuite, parce que C’est qui le patron ?! prend bien soin d’éviter toute directive sur le sujet. C’est un prix choisi par les consommateurs qui le recommandent donc chaudement aux enseignes. Sans l’imposer. Mais en l’imprimant quand même bien en vue sur le pack.
Dans ce cadre, deux tentations totalement antinomiques pour les enseignes : pour certaines, la volonté de se payer une bonne tranche d’image-prix en démarquant systématiquement le prix d’un ou deux centimes, histoire de maintenir son aura de « casseur de prix », même sur le dos d’une démarche sociétale ; pour d’autres, l’envie de profiter d’une marque qui plait aux clients pour se « faire un peu de gratte ». Le risque, dans les deux cas ? Que ça se voit ! Et… c’est donc le cas.
Pour mesurer le phénomène, rien de tel qu’un… Observatoire, la spécialité de la maison ! Avec, en la circonstance, deux approches complémentaires. En premier lieu, l’œil (ou plutôt l’appareil photo) des shoppers de WinMinute (voir ici) qui ont arpenté les rayons de 182 magasins. Avantage : la photo est une preuve irréfutable. Et il faudra être sacrément gonflé du côté de Géant Quimper pour nier que la pizza C’est qui le patron ?! est proposée à 4,65 € alors que le pack affiche 4,49 € ;-). Seconde contribution : A3 Distrib et son regard exhaustif sur les 4 535 drives.
Sur les produits retenus (lait, beurre et pizza 4 fromages), de 76 à 95 % de conformité prix. En clair : oui, la majorité des magasins suivent le prix conseillé, mais pas la totalité, ce qui est en soit une surprise vue la visibilité des prix sur les packs. Le plus souvent, l’écart de prix est l’avantage du client : dans environ 6 % des cas, avec un maximum à 18 % pour les 6 briques de lait. A l’inverse, dans 4 % des observations, le client est la victime de la coupable déviance d’un commerçant à courte vue avec un prix payé supérieur au prix affiché. Ce qui est une bêtise sans nom, vous l’aurez compris de la phrase précédente !
Et rendez-vous demain pour la seconde partie avec (parce qu’il faut assumer…), l’analyse par enseigne. Et tant pis si ça pique…
winminute: les “experts français du crowsourcing”, du “store check”, et du “pro check”; alors il y a certainement des enseignes qui ne respectent pas les prix affichés sur les emballages, mais il y a aussi matière à rire (jaune) chez les contrôleurs “shoppers”.
Quant tu masques la vacuité par le langage…