Après Leclerc et Carrefour au printemps, Intermarché va à son tour véritablement rentrer dans la bataille de Paris d’ici trois semaines. Mais à la différence de Leclerc, les Mousquetaires ne commencent pas par la livraison (et ils ont… raison !) mais par le drive piéton. Un premier site est actuellement en travaux, boulevard Saint-Michel, face au jardin du Luxembourg. Un site… automatique puisqu’il s’agit de casiers. 30 sont installés sur une trentaine de mètres carrés. Un mini-drive piéton mais excellemment bien placé et très visible dans un quartier étudiant où le prix Intermarché fera mouche comparé au tarifaire Monoprix ou Franprix. Reste, sur le fond, la pertinence des casiers… J’ai souvent eu l’occasion d’exprimer plus qu’une défiance sur le modèle. En cause : l’amortissement des casiers sur des commandes à faible marge (l’alimentaire) et, ici à Luxembourg, à petit panier. Or une commande “bloque” un casier le temps que le client vienne la récupérer ce qui, en fonction, du temps de retrait et du nombre d’approvisionnements par jour limite la capacité du site à un niveau bien plus bas qu’un point de retrait géré par un “humain” avec une réserve en back-office (comme Leclerc à Lille par exemple). Mais les casiers peuvent néanmoins présenter un intérêt pour défricher un territoire avant d’ouvrir un “vrai” point de retrait avec une capacité journalière 3 ou 4 fois supérieure. D’ailleurs, si mes informations sont exactes, c’est la prochaine étape pour Intermarché. Un autre site devrait ouvrir peu après les casiers dans le même quartier.
Au démarrage, les commandes seront préparées en magasin par un Intermarché parisien. Mais, comme Leclerc, Intermarché aura aussi sa base arrière. C’est l’ancien site de l’activité livraison à domicile de Simply Market aux Ulis. L’entrepôt de 6 000 m2 est actuellement en cours de rénovation. Ce n’est d’ailleurs pas Intermarché qui est à la manœuvre mais ID Logistics, le prestataire que les Mousquetaires ont choisi pour exploiter le site. Et, à terme, préparer à la fois les commandes pour les drives piétons et pour la livraison à domicile. Mais je mets quand même mon billet sur la table que l’essentiel du business sera le fait des drives piétons.
A suivre…
(et notamment lors des prochains Ateliers du drive et du e-commerce alimentaire, co-organisés le 27 septembre prochain à Paris avec Linéaires. Pour tout savoir et tout comprendre sur le circuit le plus dynamique du commerce alimentaire. Plus d’infos ici >> )
Encore un article pertinent avec une prise de risque de la part l’auteur. C’est rare et mérite d’être salué !
Reste à savoir si la politique tarifaire des casiers automatiques sera celle qui est l’ADN d’Intermarche ou celle de l’ADN des Intermarché Express parisiens situés à un indice supérieur à 115….
Si c’est le 1er choix qui s’applique, les drives feront concurrences aux magasins physiques déjà installés et il sera nécessaire de réfléchir au partage de la valeur créée par ce mode de distribution (pour éviter des problèmes juridiques potentiels entre ITM et les adhérents (ou affiliés)).
Si cela est la 2nde option qui s’applique, cela mettra en avant la non compétitivité des magasins parisiens versus de nouveaux acteurs comme Leclerc.
Un vrai dilemme.
Certes, les arguments sont pertinents, mais un casier ça ne tombe pas malade et ça ne fait pas grève !
Effectivement le tarifaire sera clé dans le succès ou l’échec de ce Drive piéton. Il faudra être a indice 100 pour espérer convertir les clients Monop’ ou Franprix.