On aime la comm’ bien cadencée chez Intermarché ! La semaine dernière, coup sur coup, l’enseigne a annoncé avoir signé une revalorisation du lait payé aux producteurs avec deux de ses fournisseurs (majeurs par les marques mais moins par les volumes) : Bel et Savencia. Hier dimanche, via un “exclusif” organisé du JDD (en témoigne la photo), rebelote. Cette fois-ci, c’est avec Sodiaal, première coopérative laitière française, ce qui donne une autre portée à l’engagement d’Intermarché. Objectif : que le lait utilisé pour les produits Candia, Yoplait et Entremont soit rémunéré à hauteur de 370 € la tonne. Ainsi, explique Thierry Cotillard, patron d’Intermarché, 60 % des achats de produits laitiers du groupement seront couverts par une revalorisation. Pas neutre !
Les thuriféraires des EGA y verront logiquement le signe que le ruissellement tant promis est possible. Et, surtout, sans aucune contrainte réglementaire puisque la loi ne pouvait que créer que les conditions du ruissellement et non l’organiser. Pour Intermarché, ces trois accords sont un pari risqué. A ce stade – et comme pour tout pari –, impossible d’affirmer qu’il sera gagné ou perdu. Si Carrefour, Leclerc, Auchan et consorts suivent la voie ouverte par les Mousquetaires, le pari sera objectivement gagné. Non seulement, Intermarché ne subira pas (ou peu) de différentiel de conditions à l’achat mais Thierry Cotillard gagnera ses galons de distributeur engagé qui oriente le marché. Effet d’image garanti ! A l’inverse, si le marché ne le suit pas, Thierry Cotillard devra expliquer aux adhérents du groupement pourquoi Intermarché achète volontairement plus cher que ses concurrents. Certes, le fonctionnement des Mousquetaires sur le principe de la “marge servie” (et garantie) aux magasins masquera en apparence le surcoût à l’achat mais il existera bel et bien et amputera d’autant les capacités de l’enseigne par ailleurs. C’est en ce sens qu’au-delà des effets d’annonce (passés et encore à venir), c’est bien à la fin des négociations que la théorie du ruissellement sera validée ou non. Dit autrement : c’est toujours à la fin de la foire que l’on compte les bouses !
Meilleure conclusion 2018
avec les variantes habituelles “c’est quand la marée baisse qu’on voit qui est à poil”
etc
magnifico
Il y a quand même fort à parier que les autres enseignes suivent voir même surenchérissent sur d’autres familles. On a vite vu les autres suivre les premières enseignes sur les œufs de poules élevées en cage.
En plus du prix beaucoup on compris que l’image qualité et vertueuse était un atout.
Si tout le monde s’engouffre dans ces nouvelles négo de rémunérations comme intermarché (très bonne initiative!) et que la loi persiste, les agriculteurs vont êtres doublement rémunérés 🙂
J’ai une question Olivier : quelle coopérative laitière fournie le groupement pour les produits Pâturages ?
Car si la théorie du ruissellement peut fonctionner sur certaines marques nationales, permettra-t-elle de profiter aux producteurs laitiers sur la marque qui représente certainement le volume le plus important (ou pas loin) des différents rayons concernés ?
Dans le cas contraire, l’augmentation de prix pourrait générer un autre effet, l’effet d’eviction avec des consommateurs qui se reporteront sur la MDD ! En tant que bon marketer, je n’oublie pas qu’on impose rarement quelque chose à ce bon consommateur et que la force de ses convictions est souvent rattrapée par ses arbitrages budgétaires.
Dans ce cas Intermarché pourrait y gagner sur les deux tableaux, celui de l’image d’une enseigne engagée et celui d’une rentabilité compensée. Qu’en penses-tu ?