SAMEDI CONSO : l’occasion de revenir sur la semaine, en totale liberté comme toujours… Et tant pis si ça pique !
LUNDI
En octobre, Castorama annonçait vouloir arrêter les promos. Les puristes objecteront certes qu’un « arrivage » ou un « prix baissé » n’est pas une promo, vue du client en revanche, la différence est ténue. Une certitude : une enseigne ne peut pas « vivre » sans quelques signaux de fumée laissant à penser qu’elle propose de « bonnes affaires ». Ensuite, appelez-ça comme vous voulez. Promo ou pas.
Carrefour Saint Brice. Le retour des chariots comparateurs. Mais les mouches ont changé d’âne. Terminée la comparaison avec le concurrent local, désormais le match se déroule à l’intérieur même du magasin : entre les marques nationales et les MDD. Normal ! Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous voici de retour 20 ans en arrière, ère Galland.
Revue de presse. Intéressant hasard : Fleury Michon et Bordeau Chesnel qui se payent des pages de pub pour finalement dire la même chose : less is more. Illustrant la direction que prend actuellement l’alimentaire. Pas une mauvaise direction.
MARDI
Dernier jour de soldes. Depuis début janvier, les démarques se sont (en théorie du moins) empilées. C’est donc le bon jour pour de bonnes affaires. – 6 % chez Decathlon Arras. C’est… trop.
Face à Decathlon, ce restaurant Tomate Cerise. L’espace d’un instant, me suis cru télétransporté au Québec. Là où, par principe, les mots et expressions anglo-saxonnes doivent être absolument traduits. Serait-ce donc ici un… drive ???
Auchan à présent. Dans le rayon vins, l’espace « à saisir ». Faut que ça débarrasse. Mais faut-il pour autant ainsi dévaloriser les bouteilles avec pareil adhésif, quasiment impossible à décoller proprement ? Je chipote, parce qu’un Bordeaux blanc millésimé 2011 est déjà largement dévalorisé avant même l’autocollant !
Dévalorisation, suite. J’imagine d’ici la tête du commercial « hp » découvrant que son imprimante est « labellisée » Le Moins Cher, le pouce en plus. Pas un élément de réassurance qualitative. Loin s’en faut. Et pour éviter tous les pleurnichements sur le thème « Oh !, il nous embête encore » (j’vous connais dans le Nord !), j’en dirais tout autant d’une imprimante labellisée ÉcoPlus (Leclerc) ou TopBudget (Intermarché).
Chez Auchan encore. Et enfin de l’amour ! Un joli résumé de la vie avec ce présentoir de plaques émaillées. Le coup de foudre, les (gros) câlins, le mariage. Chérie, si tu me cherches, je me dirige vers la « rue des Heureux Mariés ». Rendez-vous à quelle heure là-bas ?
MERCREDI
Ce matin, c’est Aldi Salouël (Somme). Pour faire court, voilà la version francisée du nouveau concept international de l’enseigne (que je vous présente bientôt en vidéo). Et parce que c’est le premier jour, 3 500 € de bons d’achat sont à gagner. Parce que je suis… chanceux, j’assiste au grattage du ticket gagnant. Et parce que je suis le seul journaliste qui a fait le déplacement (c’est pas le trou du monde non plus !), me voilà chargé de la photo immortalisant la remise du premier prix : 500 €.
Le premier concurrent d’Aldi est Leclerc, toujours à Salouël. 100 mètres les séparent. L’hyper s’est récemment refait une beauté, comme s’il s’agissait d’accueillir dignement son nouveau concurrent. Lifting réussi. Faudra juste penser à sensibiliser les employés à ce qu’ils font. Car coller des stickeurs boucherie sur des bacs de glaces, faut un sacré détachement sur son travail.
Leclerc encore. L’allée pénétrante est « blindée » de promos. Le DPH est à l’honneur et Leclerc ne fait pas les remises à moitié. Skip à – 70 %, ça claque. Trop sans doute pour Unilever, le propriétaire de la marque. J’mets mon billet que les lessiviers vont rapidement demander à être placés sous le registre (proctecteur) de la loi… Alimentation (et ses 34 % de remise maximum).
A une heure plus au Nord. Intermarché Auxi-le-Château (Pas-de-Calais). Quelqu’un pourrait expliquer la loi EGA à Intermarché… ? Parce que 34 % de remise maximum, c’est uniquement pour l’alimentaire !
Et parce qu’il n’y a pas qu’un seul produit concerné, en voici un second. Mais la remise n’est pas ici la seule incongruité… Le « parfum » de la lessive : « Frangipane ». Vous trouvez que ça inspire vraiment la fraîcheur ??? La réalité est certes plus « glam » puisqu’il s’agit de fleur de frangipanier. Mais, ça, je ne le lis pas sur l’affiche…
Intermarché encore. Petit message à la force de vente de Mars confiserie. Si vous cherchez le meuble que vous avez gentiment offert pour les fêtes, il est au rayon champagne. C’était trop tentant. Et la marque – Celebrations – va si bien au produit !
JEUDI
PerriScope sur LCI avec Richard Girardot, le patron de l’Ania, en guest. Que le représentant des industriels torde parfois la réalité pour servir ses convictions est de bonne guerre (qui ne le fait pas ?) mais qu’un journaliste caricature à ce point la réalité est troublant. Explication des négociations commerciales en cours, en français dans le texte : « D’un côté, les 18 000 entreprises de l’agroalimentaire. De l’autre, les 4 centrales d’achat. Tous les ans, en novembre, chaque entreprise rencontre chaque centrale ». Ben non… Parce que le nombre d’entreprises réellement concernées par les 4 centrales est environ 100 fois plus modeste qu’annoncé…
VENDREDI
Début de journée sur Auchan drive (pas question de baisser le rythme sur le sujet !). Ma vigie me suggère cet original cross-merchandising digital : proposer le coulis de fruits rouges avec le fromage frais. Bonne idée. Mais… perfectible pour cultiver l’impulsion (ce qui est quand même l’objectif du cross-merch’). Pourquoi ne pas systématiser une « incentive ». Deux clics plus tard, c’était prêt (ci-dessous). Alors, Auchan, qu’est-ce que vous en dites ? Vous nous embauchez (ma vigie et moi of course, #inséparables) ?
Tournage d’une VIDÉO GRANDE CONSO sur Zeeman, l’enseigne textile/droguerie qui se développe à vive allure (le cap des 300 magasins en France est tout proche). Et cette originale gestion des produits abimés. Ici, une fuite qui ampute le flacon de liquide vaisselle de quelques gouttes, qui vaut au client une “remise d’appoint”. Et comme il n’y a pas de petites économies, l’étiquette est unique pour tous les pays d’implantation de Zeeman. Nouvelle illustration que le discount c’est avant tout une affaire de culture.
Zeeman encore. Ou comment cultiver la valeur abrasive d’une éponge… ? En lui donnant la forme d’un cactus ! Fallait y penser.
Zeeman toujours. Ou comment entretenir la flamme… ? En ne manquant aucune occasion ! Même pas besoin d’y penser.
A samedi prochain…
“Face à Decathlon, ce restaurant Tomate Cerise. L’espace d’un instant, me suis cru télétransporté au Québec. Là où, par principe, les mots et expressions anglo-saxonnes doivent être absolument traduits. Serait-ce donc ici un… drive ???”
A ce point colonisé qu’on s’étonne de voir parlée sa propre langue dans son propre pays..c’est dingue…
“D’un côté, les 18 000 entreprises de l’agroalimentaire. De l’autre, les 4 centrales d’achat….”. D’accord sur l’analyse cher Olivier, simplement surpris connaissant votre connaissance légendaire du métier que l’illustration des 4 centrales visées ne vous ait pas faite bondir. Il y a longtemps que U ne file plus le parfait amour avec Auchan et que Casino n’a pas diné pour la Saint Valentin avec Intermarché. Les documents de l’ANIA ne sont plus à jour. S’il n’y avait que cela ce ne serait pas grave. Le souci c’est que leur sempiternel discours sur les négos non plus est un peu du dépassé.