Direction Pessac, dans la banlieue bordelaise, pour découvrir “le magasin de demain” de Casino. Pourquoi Pessac ? Pour la proximité de Cdiscount (à Cestas, toujours au Sud de Bordeaux) qui, a une époque, a valu à ce magasin d’ouvrir le premier corner aux couleurs du site. De plus, nombre de nouveautés concernent le pure player puisqu’elles ont trait à l’ensemble de la supply chain et pas seulement à l’expérience client sur la surface de vente. Point commun aux différentes initiatives: faire gagner du temps aux employés pour le réinvestir au service des clients. Pour ce faire, après avoir identifié un certain nombre de points noirs tout au long de la supply chain, les équipes de Casino ont collaboré avec une quinzaine d’entreprises de la retail tech afin d’intégrer directement leurs solutions ou d’en co-créer de nouvelles.
Zoom sur 5 initiatives qui ont particulièrement retenu l’attention de mon associé, Jean-Philippe Gallet, qui a fait le déplacement.
[ngg src=”galleries” ids=”54″ display=”photocrati-nextgen_basic_imagebrowser”]Le point noir : les ruptures de stock et les erreurs d’étiquetage
La solution techno : le robot Simbe
Dès l’entrée de la surface de vente, une affiche prévient la clientèle de la présence de cette drôle de machine à roulettes : « Pour votre service, je parcours le magasin et aide mes collègues à s’occuper des rayons ». S’il se déplace d’un rayon à un autre à la même vitesse qu’un être humain, en revanche à l’intérieur d’une allée, son “pas“ est plus modéré puisque Simbe s’arrête pour faire la photo de chaque mètre linéaire et scanner les code-barres de toutes les étiquettes prix. Objectif : relever les ruptures et les éventuelles erreurs d’étiquetage prix. En cas de problème, un rapport est aussitôt imprimé afin qu’un employé puisse y remédier, tout au moins lorsque la référence concernée est présente en stock. A force de passage en rayon et d’apprentissage, Simbe sera à terme en mesure de spécifier le nombre de facings concernés afin de prévoir au plus juste les quantités à apporter en rayon.
Le gain attendu : Simbe fait économiser “plusieurs dizaines de minutes“ par jour aux employés qui n’ont plus à inspecter systématiquement tous les linéaires à la recherche des ruptures.
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Le point noir : les ruptures de stock
La solution techno : l’application de réalité augmentée Scandit
Disponible sur un simple mobile, l’appli permet de scanner à la volée toutes les étiquettes prix d’une gondole. La liaison avec le stock réel du magasin permet qu’à la lecture de chaque code-barres apparaisse, en temps réel et en surimpression, une pastille verte ou rouge selon que l’article en question est disponible ou non. Un simple clic sur la pastille permet d’afficher la quantité de stock en rayon et en réserve, ainsi que la prochaine date de réapprovisionnement.
Le gain attendu : il s’élève, comme chez Simbe, à “plusieurs dizaines de minutes“ par jour et par employé. La technologie de scan “à la volée“ remplaçant avantageusement le scan manuel de chaque étiquette prix.
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Le point noir : la casse et le gaspillage alimentaire
La solution techno : l’application Yoobic et sa passerelle vers l’appli maison Casino Max
Spécialisé dans le pilotage en temps réel des opérations en points de vente, Yoobic a développé une solution de suivi de DLC réduisant sensiblement le temps passé à cette opération par nature très chronophage. Concrètement : les étiquettes électroniques de SES Imagotag utilisées à Pessac sont munies de leds qui, dans ce cas précis, permettent aux employés de repérer immédiatement les produits dont la date limite de consommation est proche. Ils retirent les articles concernés et saisissent alors dans le module Yoobic la prochaine DLC. A noter que l’application prend en compte les contraintes réglementaires de chaque rayon.
Au-delà de la gestion proprement dite des DLC courtes, Casino et ses partenaires ont imaginé un moyen d’écouler plus facilement les produits soldés en créant une passerelle vers Casino Max. Dans la partie “promotion“ de l’application, les clients du magasin de Pessac ont ainsi accès en temps réel aux produits à DLC courtes. Au-delà du prix cassé, ils bénéficient d’un avantage carte supplémentaire pour toujours plus encourager la lutte contre le gaspillage alimentaire. Et la casse…
Le gain attendu : là où auparavant les employés devaient contrôler 100 % des produits pour repérer les DLC courtes, désormais seules les références concernées sont inspectées, soit à peine 10 à 15 %. Objectif à terme : réduire de moité le gaspillage alimentaire.
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Le point noir : le picking en hypermarché pour les clients drive
La solution techno : la cartographie du magasin par Find & Order et l’application de picking développée par Itelios disponible sur les PDA Bluebird.
Basée sur le champ magnétique terrestre naturel, la technologie de cartographie Find & Order est, en quelque sorte, le pendant indoor du GPS. Deux nuits sont nécessaires au robot Ronie pour modéliser l’ensemble d’un hypermarché et ainsi pouvoir repérer n’importe quel point de la surface de vente selon ses coordonnés x et y. Autre travail préparatoire : le scan de toute l’offre drive (environ 14 000 produits sur les 80 000 de l’hyper) afin de pouvoir repérer “géographiquement“ chaque produit. Ce que permet le PDA Bluebird, équipé d’un magnétomètre (boussole).
Ce faisant, la nouvelle application de préparation de commande intègre une carte 3D permettant de géolocaliser chaque produit de la commande et ainsi de faciliter l’orientation de l’opérateur.
Le gain attendu : pour des employés aguerris, connaissant le magasin depuis plusieurs années, le gain de temps est limité (10 à 15 %). En revanche pour de nouveaux arrivants ou des intérimaires, il peut s’élever à 30 % ou plus.
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Le point noir : les émissions de CO2 et les coûts de livraison
La solution techno : le hub mobile avancé avec les utilitaires électriques Colibus et les scooters électriques de livraison rapprochée GreenLiv.
A la différence des Anglo-saxons, les consommateurs français sont réputés peu enclins à payer le prix réel d’une LAD. L’optimisation des coûts de livraison est une réelle problématique pour Casino et ses concurrents, d’autant plus dans un contexte de circulation urbaine encombrée et face à la nécessaire réduction des émissions de CO2. D’où le projet élaboré par Casino et GreenLiv d’opérer les livraisons de commandes préparées au Géant Pessac et à destination du centre de Bordeaux via un hub logistique mobile. Dans la pratique, un utilitaire électrique Colibus de faible encombrement se rend en centre-ville avec à son bord 30 à 40 bacs, soit une petite dizaine de commandes. Chaque commande est ensuite livrée à l’aide d’un des deux scooters électriques rattachés au hub mobile (4 à 6 bacs/scooter).
Le gain attendu : l’optimisation des trajets de livraison rendue possible avec cette organisation devrait permettre la prise en charge par Géant Pessac de 2,8 à 3 commandes par heure au lieu de 1,5.
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