« SAMEDI CONSO », la semaine retail (mais pas que…) passée en revue. Comme toujours en totale liberté. Et tant pis si ça pique !
SAMEDI
Samedi à Marseille pour visiter des magasins au soleil. Stop à Carrefour Merlan. Une « star » dans le réseau car l’un des hypers dont la contribution (économique) est la plus négative (c’est un euphémisme). En cours, une enquête de satisfaction. Toujours utile d’avoir l’avis de ses clients. Mais faut-il pour autant… l’orienter à ce point ?
L’hyper est – comment dire ? – perfectible. Que les enfants soient tartinables, passe encore. Mais le Comté ??? Moi qui croyais que c’était une AOP, Appellation à Orthographe Protégée ?
D’un coup, au rayon musique, je me mets à adorer cet hyper. Et tant pis si le carrelage est défoncé. L’essentiel est ailleurs. #KarmaGirl.
La loi EGA – et la limitation de la générosité promotionnelle à 34 % hors produits à date – a une vertu. Elle permet d’identifier rapidement les articles qui n’ont pas rencontré leur public. En tous les cas, dans le laps de temps de la DLC.
Le second Carrefour à présent. Bonneveine. En plein chantier pour adopter le nouveau concept Next. L’occasion aussi de sensibiliser les équipes à l’auto-évaluation de leur travail. Comment en effet poser pareille affiche autrement qu’en fermant les yeux ? Ou en s’en fichant ? Petit message donc au maître des lieux (le « DM »). Un nouveau concept vaudra toujours moins qu’une bonne dose de Penser-Client distillée à tous les collaborateurs. Et pour vous prouver qu’il ne s’agit en rien d’une « retape » pour mon thème de conférence préférée, je viens avec plaisir et bénévolement après les travaux si vous voulez !
Bonneveine encore. A peine un quart de remplissage. Ca sent un peu le gaspillage d’emballage cette affaire. Promis, je ne montre rien au patron RSE qui se démène pourtant pour convaincre des efforts de Carrefour !
DIMANCHE
Lecture dans l’avion du retour. Thierry Cotillard, patron d’Intermarché, est l’invité du magazine Capital. Résumé de l’interview : « Nous ne lâcherons rien sur le discount, nous allons continuer à faire des coups, même hors alimentaire ». La preuve que la tension ne faiblit pas. Voilà des années que j’écris ici et ailleurs que sans modification des attendus de marché (le déséquilibre entre les surfaces toujours en croissance et la demande conso au ralenti), il n’y aura pas d’apaisement. Je maintiens. Seul un gel des surfaces (ou une reprise nette de la conso) pourrait conduire à l’armistice. En attendant, c’est la guerre.
LUNDI
Dans le métro parisien. « Le bonheur est dans le pot ». J’espère juste que les honoraires de l’agence de pub étaient aussi modestes que la récupération éculée.
Après le métro, le RER (une vraie vie de Parisien !). Shopmium ? « L’appli qui rembourse vos courses ». J’en déduis que ce lait est gratuit. Que nenni. Shopmium ne rembourse pas mes courses. Mais juste 30 %. Faut savoir lire les petites lignes. Les agents de la DGCCRF ne doivent pas prendre le RER ! Parce qu’on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’à défaut de publicité mensongère, il y a la volonté de tromper le consommateur. Que ça vous plaise ou non Shopmium.
A Auchan Val de Fontenay. Ici comme ailleurs, le millésime 2019 des Foires aux Vins ne restera pas dans les annales. Les promos continuent 10 jours de plus.
Faut que ça débarrasse !
Voyons voir… Seriez-vous le client prêt à économiser 1,95 € sur une bouteille à 20 €, qui ne pourra pas être présentée aux invités parce que l’autocollant qui barre l’étiquette est « inviolable » ? Moi non.
Et enfin, à ceux qui s’interrogent sur les difficultés des Foires aux vins 2019, une partie de la réponse est là. 10 % de remise sur du champagne habitué au « 1 pour 1 », forcément ça manque quand même un peu de sex-appeal.
En caisses. Qui a dit que seuls les jeunes utilisaient les self check-out ? Là, dans l’instant, la moyenne d’âge dépasse allègrement 60 ans.
Et même chargé comme un bourricot, ce client a choisi l’autonomie. C’est dire.
MARDI
Encore dans le métro. Naturalia fait le buzz pour… sa salade de fruits et sa vision tronquée (voire étriquée puisque réduite à un buste et un bassin) de la femme. Comme toujours, dès qu’il s’agit d’intimité, chacun aura sa lecture. Je vous laisse à la vôtre et réserve la mienne à qui de droit. Mon point est ailleurs. Sur l’involontaire (et absurde) participation à l’agri-suspicion du moment. Donc, non, Naturalia, on ne met pas de glyphosate « dans » les abricots. Pas davantage « sur » d’ailleurs. Pourtant, vous le laissez à penser. Et, ça, c’est coupable.
La station suivante. Décidément, c’est la semaine (des menstrues !). Quoi qu’il m’en coûte en remontrances, j’avoue avoir rigolé au bon mot.
Métro, re. Ou quand les start-ups de la livraison passent de « l’ubérisation » au dénigrement de ceux qu’elles désintermédient (les restaurants).
Parce que je suis joueur (et tant pis pour ceux que ça agace), je fais le pied de grue à Auchan Bagnolet pour publier les premières photos du premier corner non-al chez Auchan (revoir ici). L’espace est achevé mais n’ouvre que demain matin et ces clientes bavent déjà devant, en regrettant bruyamment que le vigile leur refuse l’accès. Jamais le rayon TV de l’hyper n’aurait produit pareil effet 😉
Je tiens une exclu 😉 Manifestement, ElectroDepot n’a pas prévu de s’arrêter à un corner. Sinon, l’enseigne n’aurait quand même pourvu un poste de « chef de projet Shop in Shop » juste pour installer Auchan Bagnolet.
MERCREDI
Début de matinée à l’autre bout de Paris. Auchan La Défense. Conférence de presse commune de Jean-Denis Deweine, patron d’Auchan France, et François Eyraud, son homologue pour Danone, pour lancer l’opération Je sais / j’agis. A les écouter, j’me demande bien ce que Grégory Besson-Moreau (le député) a pu trouver à redire dans les relations enseignes / industriels. Ce matin, c’est divine idylle.
Après la conférence de presse, descente en magasin (Auchan La Défense s’étend sur 5 niveaux, surface de vente, réserves et locaux sociaux). Bonne nouvelle, les investissements reprennent chez Auchan. Il y aura bientôt des « lumières aux boutons d’appel ». C’est déjà ça.
Toujours chez Auchan. Jusqu’au 22 octobre, promo sur Nutella Biscuits. 3,19 € au lieu de 3,51 €. Faudrait peut-être rappeler à Auchan que 3,19 € n’est pas le prix promo mais le prix « normal ». Pour preuve : selon mes camarades d’A3 Distrib, c’est, au centime près, le prix dans plus d’un magasin sur deux…
JEUDI
Un Super U. Sans doute les fruits de l’alliance avec Carrefour… L’enseigne n’a pas tardé à adopter la mécanique de contournement de la loi EGA imaginé par son allié. Pas malin néanmoins de l’appliquer à des produits aussi connotés « agricole ». L’avis de Dominique Schelcher, patron de U et grand défenseur de la lettre comme de l’esprit de la loi EGA, m’intéresse bigrement !
VENDREDI
Matinée parisienne. Chez Carrefour City, on se fiche de moi. 6 € le paquet de Nutella Biscuits (dont le prix de référence n’a pas bougé depuis l’avant-veille : 3,19 €). Admettons que City ait des coûts de distribution plus élevés qu’un hyper Carrefour, ce qui justifie un prix presque double. Mais, dans ce cas, comment expliquer que les tomates cerises soient au même prix qu’en hyper : 0,99 € ? Parfois, je me sens si bête…
Dans l’extrême-ouest pour l’après-midi. Dans l’avion pour Brest, un Leclerc breton (que je ne dénoncerai pas) me dit grand bien d’un autre Leclerc breton. Ni une ni deux, m’y voici. Et ça valait tellement le déplacement que je vous y emmène en visite dès lundi. Bon week-end !
self check-out ??? Caisse en libre service çà fait bien trop français, tu as raison olivier. Continues ta collaboration. D’ailleurs tu ne devrais que parler anglais désormais, je trouve que tu ne vas pas assez vite.
@olivier Une petite précision tout de même, FoodChéri ne désintermédie pas les restaurants, c’est un propre restaurant (sans salle) qui organise ses propres livraisons avec sa propre production réalisée dans sa propre cuisine de l’est parisien.
Ça fait beaucoup de “propre” mais c’est bien là le concept. Structurellement différent d’un Uber ou d’un Deliveroo.
Bonjour,
Carrefour Marseille Le Merlan, la visite valait le détour ?! Une pré visite avant essentiel ?!
Manque plus qu’un bon de réduction aux clients pour être sur d’orienter le vote à 9 ou 10… lamentable..
Un peu comme quand vous achetez une voiture et que le service commercial vous téléphone 1 semaine après pour un questionnaire de satisfaction et vous demande de noter l’accueil que vous avez eu lors de la livraison de la voiture : “en dessous de 9 c’est mauvais. vous mettez 9 ou 10?” c’est du vécu! j’ai dit 8…
Et alors que vaut ce corner electro dépot à Bagnolet ?
Notation de l’enquête consommateurs chez Carrefour Le Merlan : la raison en est simple même si c’est maladroit. Il s’agit d’une enquête NPS, système américain de satisfaction clients. Le principe est simple : on comptabilise les % de votes 9 ou 10 et on retire les votes de 0 à 5. Cela donne le calcul du niveau de satisfaction. Seul hic, c’est un système américain basé sur des comportements américains. Là-bas on est statistiquement plus enthousiaste et on n’hésite pas à mettre 10. Or en France où nos sommes la nation du raisonnement CRITIQUE, 10 = perfection (qui n’est, comme chacun sait, pas de ce monde), donc quand on est satisfait on met 8 qui est perçu comme une bonne note. Seulement 8 ne rentre pas dans la notation positive du calcul du NPS. Vous pouvez avoir 50% de 8 et 10% de 9, pour le NPS, vous n’avez que 10% de positif. Ce qui explique l’incitation à mettre 9 ou 10 dans l’affiche repérée à Marseille. (Autre suggestion pour Carrefour, penser client local et cesser son “américanisation” en prenant en compte dès le début les 8 à 10 comme des éléments positifs).
Merci Suffren116 pour cet éclairage très instructif. C’est ce que j’apprécie dans certains commentaires argumentés et précis… me coucher moins con le soir.
précisons aussi que parfois des primes sont associées au taux de recommandation et donc attribuables lorsque la proportion de 9 et 10 est suffisante…!
Vendredi chez Carrefour city, pour les tomates cerises, le prix est le même qu’en HM sûrement car le prix 0,99 centimes est imprimé sur le packaging …
Le prix en HM ou MARKET est le meme car la rentabilité est tres forte.
Tomate cerise import maroc marge de 40% je je pense…. tout cela sur le dos de la production francaise ! Ca ne choc personne puisque l origine n est pas visible, elles sont rouges et le prix est inscrit desus.
Ce n est pas Carrefour Merlan mais surement une contrefacon “L’equipe Carrfeour Le Merlan vous remercie pour votre visite”
Je savais que Ferrero avait rachete des activites du groupe Kellogg’s mais je ne pensais pas la marque elle-meme