LES FAITS. Le 28 février, Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’État à l’économie, installera à Bercy le groupe de travail “origine”. Une étape supplémentaire dans l’affichage de l’origine des matières premières agricoles dans les produits transformés, notamment incarnée par la campagne #BalanceTonOrigine.
Le salon de l’Agriculture ouvre ses portes en fin de semaine et jamais le débat sur l’origine des matières premières agricoles dans la filière alimentaire n’a été posé avec autant de force. Entre autres points de départ : les travaux du Think Tank Agri/Agro des Echos (dont j’assume la direction depuis 5 ans). Et une conviction : face aux difficultés économiques de l’agriculture française, seule une force économique est de nature à produire des effets tangibles. Dit autrement : les décisions politiques (comme les prix imposés) n’ont hélas pas de conséquences durables.
Pour aider à la reconquête du marché intérieur
Cette force existe : les consommateurs. Cette armée qui détient une force inouïe, celle de modifier les grands équilibres de la demande intérieure, au profit de la Ferme France. A une condition : qu’ils soient informés. Qu’ils puissent identifier avec précision la valeur agricole des produits alimentaires. Ce n’est pas le cas aujourd’hui où, en toute légalité, l’amalgame règne. Et trop souvent aussi l’hypocrisie lorsque, par exemple, le lieu de fabrication (français) prend le pas sur l’origine des matières premières. C’est le sens de la démarche (violente certes, mais nécessaire pour provoquer le débat) “Balance Ton Origine” sur les réseaux sociaux, exemples à l’appui, comme ces saucisses… “de Toulouse”, “cuisinées en France”, mais élaborées avec du porc “UE”. Simplement irrespectueux des consommateurs.
Peu à peu, des marques comme des enseignes ont partagé l’ambition. Des politiques aussi, dont le député Jean-Baptiste Moreau. A chaque fois, une petite victoire. Insufffisante prise isolément, mais indispensable pour avancer et espérer un sursaut collectif. Deux enseignes, plus réactives, ont dégainé sans attendre : Intermarché et Leclerc. Cacophonie ? Que nenni ! Nouvelles petites victoires et illustrations que le chemin balisé est bien possible.
Le 28 février sera une nouvelle petite victoire. Pas suffisante, car le risque est réel d’un accord a minima, prisonnier des postures corporatistes. Voilà pourquoi – et n’en déplaise à certains – la guérilla continuera… Car la seule (grande) victoire qui vaille sera d’aider les consommateurs à aider les agriculteurs, en sachant réellement ce qu’ils achètent (ou non). Et tant pis si ça doit piquer.
Olivier Dauvers
Après avoir vu l’article de Linéaires relayé sur votre site, je suis plus que perplexe sur la démarche de Leclerc
se révélant être plus un effet de com qu’une aide aux consommateurs.
Exemple : Raviolis Marque repère . Côté table
Origine des ingrédients :
– Les tomates viennent d’Espagne, d’Italie où du Portugal parce que c’est la garantie d’avoir des légumes qui
ont profité d’un maximum de soleil
– La viande est 100% française, du boeuf qui fait cocorico
– Le blé vient des principaux pays producteurs. Canada, Espagne, Grèce et aussi de France, gage de sérieux
et de qualité.
Quand l’on sait que dans une boîte de raviolis les ingrédients majeurs sont le blé et la tomate, les origines des produits est plus que vague et inexistante
Acheter des raviolis fabriqués avec du blé français pour faire vivre nos agriculteurs, oui, mais avec des blés Canadiens où Grecs, non
J’ose espérer que Leclerc ira plus loin dans le futur car actuellement , c’est se fiche des consommateurs.
C’est une petite victoire…mais dans quelle mesure Leclerc (et les autres) jouera le jeu?
Les distributeurs ne voient ils pas dans l’origine France une manière d’augmenter leur prix et leur marge en répercutant le minimum aux producteurs?
Le miel Michaud:
Origine, UE et hors UE… L’origine est marquée!