La mue de la consommation, de la propriété vers l’usage (déjà largement chroniquée), n’a pas échappé à Decathlon. L’été dernier, j’avais révélé ici le test mené sur le matériel de trekking : l’enseigne proposait aux randonneurs un pack de matériel d’une valeur de 800 € en location au prix de 30 à 50 € par jour. Pour les deux mois de test, Decathlon avait atteint 90 % de son objectif. Suffisant pour continuer dans cette direction et, surtout, pour changer d’échelle. Après le trek, le vélo, autrement plus fédérateur. L’enseigne vient de mettre en ligne (à découvrir là) une offre de location qui cohabite encore avec une précédente mise sur pied en partenariat avec Mypangee (voir ici). Entre les deux versions : l’offre s’est élargie et les prix ont baissé, signe que Decathlon entend changer de braquet sur le sujet. Il y avait 3 vélos, il y en a désormais 35 : 18 vélos de route, 10 VTT, 1 VTC et 6 vélos de ville. Particularité, tous ces vélos sont soit à vendre soit à louer, les fiches produit proposant les deux prix (voir ci-dessous). Et, pour les prix, le montant de la location est directement proportionnel à la valeur du vélo. Pour les modèles de route haut de gamme (à 3 000 € quand même !), il vous en coûtera la bagatelle de 92,80 € par mois. Et encore en s’engageant pour 36 mois. En entrée de gamme, comptez de 30 à 40 € par mois environ. Pour ce prix là – et c’est l’argument massue – de Decathlon, vous n’aurez donc aucun souci. Le vélo sera neuf, les révisions annuelles inclues, nul besoin de revendre le vélo pour changer de modèle et des options d’assurance vous éviteront le moindre tracas, moyennant quelques euros supplémentaires. Ça s’appelle le prix du service ! Et illustre d’abord la “servicisation” du commerce dont on ne voit encore que le début. Prochaine étape, la semaine prochaine selon le site 01net avec une solution de location sans engagement à Paris et Lyon.
Enfin ! Super initiative.
Après, avez vous des précisions sur l’engagement : le 36 mois par exemple est il impératif ?
D’un point de vue gestion, cela change tout pour Décathlon : rentrée de trésorerie régulière et anticipable, gestion des stocks, etc.
Hâte de voir l’évolution de cette tendance (ce mouvement de fond plutôt) : sur les produits techniques, pourquoi pas les vêtements, etc.
C’est 12, 24 ou 36 mois au choix pour la plupart des refs (il me semble que la loc 12 mois était pas possibles sur certaines ref mais je ne retrouve plus d’exemple).
Pour le VanRysel à 3600€ ça coûte par exemple 2170€ sur 12 mois, 2755€ sur 24 mois et 3340€ sur 36 mois.
Après il faut voir à quel point c’est suivi par les clients et le niveau de service “gratuit” réel, car ça revient tout de même assez cher par rapport au prix du vélo.
Et la loc est en place depuis juillet/aout 2019 pour les vélos 😉
Et D4 est aussi un “point relais” de Veligo en Ile de France.
Ce ne sont pourtant pas des vélos Decathlon et cela ne rapporte rien au magasin (à part du flux), et de la conversion vers l’achat de vélo à Long terme. Les premiers veligo sont arrivés en juin chez Decathlon, ça serait intéressant de voir si ça commence à transformer.
Affirmatif. Mais avec une offre ultra-courte
Toujours plus loin dans la fuite du produit en tant que tel… Prêts à tout inventer pour faire consommer toujours plus et en mesurant le moins possible la qualité du produit acheté. J’espère que la crise actuelle aura le bénéfice de faire disparaître ce genre de modèle et cette fuite en avant.
@Vianney
Oh que non ! Au contraire même puisque ce mode permet de “tester” le produit, plutôt que de balancer directement xxxx€ dans un produit. Le modèle de la propriété a vécu, et tout ce qui n’est pas “consommable destructible” par nature a vocation à terme à ne plus être possédé par son utilisateur.
Tellement d’exemples : Spotify, Netflix, les leasing d’auto, dans une certaine mesure air BNB, etc.
Qui a maintenant une “tour de CD” chez lui ? Pareil pour les jeux video!