En 2010, Michel-Édouard Leclerc l’annonçait pour 2020. Ça sera donc pour 2021… Le 1er avril, le zéro prospectus sera une réalité chez Leclerc. Un an de retard et un seul hypermarché concerné, à Luçon en Vendée, mais un sacré pari néanmoins. Ça n’est pas le premier hypermarché à oser (revoir ici à Auchan Nantes/St-Herblain) mais fallait quand même y aller… Leclerc Luçon, c’est près de 90 millions d’euros de chiffre d’affaires, donc une belle bête où les quelques pourcents de baisse des ventes pourraient peser lourd ! C’est aussi un hyper dans la première partie du classement des prix de l’enseigne, donc forcément soucieux de l’image prix que génère la promo et les prospectus.
Pour connaître l’adhérent (Jean-Claude Pénicaud), la décision est depuis longtemps en gestation. Les motivations claires, les craintes tout autant ! La Convention Citoyenne pour le climat, et sa proposition de supprimer les prospectus, a manifestement participé à faire basculer la décision vers l’arrêt de la diffusion des 1,8 million d’exemplaires par an. Dans quelques jours, les Luçonnais vont recevoir un prospectus indiquant… qu’il s’agit désormais du dernier. En parallèle, l’hyper s’engage dans une campagne locale pour rassurer les clients. Deux axes : 1/ les prospectus restent accessibles (en version digitale ou “temporairement” à l’accueil du magasin pour quelques exemplaires, qui sont de tout de même imprimés pour les autres hypers de la Scachap) ; 2/ les promos demeurent.
L’enjeu n’est pas mince. Car si les prospectus sont d’abord un recueil de promotions (et donc substituables par d’autres médias), ils jouent aussi un rôle de mise à l’esprit de l’enseigne. Parfois même de déclencheur pour aller dans telle ou telle enseigne ! Voilà pourquoi, chez Leclerc, ce premier test à grande échelle va être suivi de près. A la fois par les sceptiques qui pronostiquent un recul du chiffre d’affaires et un retour à la diffusion en quelques mois tout au plus ; et par ceux qui considèrent que la direction d’un commerce sans prospectus est la bonne mais qui n’entrevoient pas encore la route. Luçon prend donc un chemin. Moins risqué que pour d’autres eu égard à la fois l’ultra-domination locale de l’hyper et sa qualité d’actif. Mais un chemin toutefois risqué.
Pour alimenter votre propre réflexion sur le sujet, toujours en libre-téléchargement ici l’étude PROSPECTUS 2025 avec un échange de regards avec Laurent Landel, président de Bonial, et une étude inédite sur les Français et “leurs” prospectus.
Poisson d’avril !!!!
Bonjour,
Mesure appliquée depuis plus début 2020 chez nous à l’exeption du MAB et du jouet.
Impact sensible sur pdm.
jyk
Honnête de le reconnaître Jean-Yves 😉
Je ne suis pas forcément opposé à la suppression du prospectus papier mais il faudrait améliorer l’expérience du prospectus numérique car il faut quand même reconnaître que la lecture d’un prospectus proche d’un format A4 sur un écran de smartphone c’est pas idéal.
Enfin, il faudrait certainement augmenter l’interactivité entre le client et la promotion. Par exemple en notifiant des promotions sur des produits/marques achetés habituellement, mettre en avant des promotions sur des catégories achetées régulièrement, opérer un classement des offres en fonction des besoins/goûts du clients (ça fait quelques années que la puériculture ne m’intéresse plus par exemple), certains se passeront des produits carnés alors que d’autres voudront profiter de la semaine de la choucroute, … des choses qui peuvent être très sympathiques !!!
Une zone promo bien identifiée, des tg essentiellement promo et non pas des reliquats et un affichage en rayon indiquant que ce produit est en promo, mais dans un autre format (% gratuit, achats multiples,…), la scanette peut servir aussi en prevenant d’une offre sur le produit ou un similaire et indiquer sa geocalisation dans l’hyper.
Les catalogues deviennent pénibles à lire, une bonne information en magasin peut apporter un plus.
Utilisation de l’adresse mail et la connaissance d’achat du client apporterai un confort pour le client.
Tenté l’expérience du zéro prospectus avec une affiche à l’entrée de chaque rayon des promotions en cours, une bonne idée, non ?
Très belle initiative, mais quid de la pollution numérique générée par tous les mails envoyés, et surtout stockés ? Et que va t il advenir des emplois de l’imprimerie et de la distribution en boîte aux lettres ? Des alternatives ont elles été cherchées, pour pallier à ces pertes d’activité ?
Marie, ça fait des années que la distribution de prospectus diminue. Donc les effectifs se réduisent naturellement.
Adrexo et Mediapost ont d’autres branches d’activités permettant le reclassement des livreurs.
Malheureusement les distributeurs de catalogues ne sont pas tous reclassés .
Chez moi, cette activité était faite par des étudiants et des retraités pour “mettre du beurre dans les épinards” et effectivement , je ne reçois plus de catalogues Carrefour et U .
Résultat , on ne fait plus appel à mon voisin de papy qui n’a pas trouvé d’autre activité.
Avant d’aller faire mes courses , je regarde sur internet les promos en cours , mais ce n’est pas folichon et je regrette les catalogues papier , heureusement toujours présents à l’entrée du magasin.
Cette démarche de supprimer les catalogues est totalement aberrante car destructrice d’emplois non transformables et réduit à néant la filière du recyclage papier dont c’était un très important débouché.
Allons nous un jour raisonner sur les impacts globaux et non sur une petite partie du problème.
Pour certaines personnes , dans certaines zones, la lecture des “prospectus” est l’unique lien avec le Monde extérieur , j’sais bien qu’on en reçoit beaucoup, mais de là à tout supprimer pour les lecteurs comme pour les porteurs, il y a une marge.