Il existe aujourd’hui un trentaine de drives zéro déchet (ou drive vrac) en France. L’un des pionniers avait été le “drive tout nu” ouvert à Toulouse en décembre 2018 (et que je vous avais présenté aussitôt ici). Depuis, le principe a gagné en visibilité et, sans pouvoir évoquer une vague, les initiatives se multiplient. Dernière en date : Vannes, avec le drive zéro déchet “Bravo et Merci”. Originalité ici, les trois porteurs du projet : l’exploitante, Marie-Laurence Gautier, qui a précédemment œuvré au test vrac initié par Franprix et l’Ilec (revoir ici) ; Ultéria, spécialiste du vrac via webulk et Bulk&Co ; et enfin une association locale de réinsertion, Néo 56. Car c’est la spécificité de Bravo et Merci : un drive zéro déchet ET solidaire. L’occasion d’une visite en coulisses…
1/ Le “magasin”
Bravo et Merci propose 750 références, quasi exclusivement bio et très majoritairement locales. Les produits sont réceptionnés en conditionnements de plusieurs kilos et emballés sur place dans des bocaux en verre (ou en filet de coton pour quelques produits dont les pâtes). Avantage du verre : c’est un contenant facile à réemployer, dès lors évidemment que les clients le rapportent, ce qui ne génère alors aucun déchet. Tous les produits sont donc vendus dans ces bocaux. Pour certains, l’image est surprenante, troublante même : les tablettes de chocolat ou les portions de fromage. Dans le cas d’un morceau de morbier ou de comté (voir photo), s’il veut demeurer dans l’esprit du concept, pas question pour le client de l’emballer chez lui pour le mettre au frigo !
2/ L’atelier de conditionnement
C’est là où les sacs en format industriel deviennent des unités de vente consommateurs. Le drive zéro déchet est équipé d’une peseuse-mesureuse (à gauche) ce qui permet de garantir les grammages puisque tous les produits sont vendus sur des portions définies.
3/ L’atelier de nettoyage
Pour donner corps à la promesse de zéro-déchet, Bravo et Merci organise la réutilisation des contenants. Pour ce faire, il faut nettoyer les bocaux (la laveuse à droite) ou les filets en coton (les deux machines à laver à gauche).
4/ Le rôle du consommateur via une consigne gratuite
Bravo et Merci entend embarquer les clients dans la démarche de réemploi des contenants via une consigne… gratuite. Les bocaux et filets en coton sont donc donnés aux consommateurs, lesquels sont incités à les rapporter lors de leur prochaine visite.
Et quel est leur positionnement prix via un magasin bio?
Bonne idée et initiative mais le prix de vente sera le facture final dans la durabilité de ce projet (les idées prometteuses meurent souvent au bout d’un certain temps via le prix)
Un autre problème est le risque sanitaire versus la découpe de multi produits et surtout le contenant en verre vide de retour des consommateurs avec un risque ébrèchement des consignes et la surprise d’avaler des bris de verre lors d’un achat en réutilisation même si un contrôle retrait sera fait avant sa réutilisation ( risque infime mais réel.)
Très belle initiative et beau reportage photos qui nous permet de mieux comprendre la démarche et tout le travail accompli !
Pour ce qui est du prix, les consommateurs commencent à se rendre compte qu’il vaut mieux manger moins mais plus qualitatif… Donc RDV dans 5 ans voir si l’évolution continue!
Pour ce qui est des possibles impacts ou bouts de verres cassés, les bocaux étant lavés par le drive après retour client, je pense que le risque est nul… Un bocal ébréché ne peut pas être remis en circulation pour des raisons évidentes de sécurité. Après, comme dans chaque corps de métier, il y a toujours le risque des personnes malhonnêtes mais en général, leur commerce ne tient pas longtemps face aux avis clients…
Et pour le risque sanitaire, personnellement, je préfère que ce soit un préparateur formé qui fasse toutes les mises en bocaux, plutôt que d’aller en magasins où certains clients n’hésitent pas à mettre la main dans les distributeurs pour décoincer les céréales qui se collent entre elles!!!
Jolie concept ! Toutefois, face au développement de toutes ces enseignes de Vrac, je me suis toujours posée la question : Sommes-nous sur du vrai vrac dès le début de la chaine de conditionnement ? Ou est-ce de la poudre aux yeux avec des tas de colis réceptionnés qui étaient packagés/filmés/conditionnés, puis tout est déballé pour disposer les aliments dans de beaux tubes transparents dans lesquels on se sert avec des papiers kraft écolo ?
Pour cela il faut aller à l’arrière de la boutique et regarder le nombre de poubelles qu’ils ont. Facile à quantifier.
@Olivier ? votre prochaine mission 🙂
Bonjour,
L’aspect vrac est indéniablement un sujet qui est nécessaire à la promotion du zéro déchet cependant, les prix pratiqués, permettent sans problème d’intégrer le prix de l’emballage, en deux mots, vous acheter le produit, le bocal n’est pas “offert”, il est vendu à chaque achat…Bien entendu si vous le ramenez, cela permet au distributeur “Bravo et Merci” de le revendre à nouveau avec d’autres produits (bonus donc…)
Tant que la marge exacte du distributeur ne sera pas transparente, vous aurez le sentiment d’acheter l’emballage car les prix ne sont pas donnés (un exemple facile sur les lentilles vertes à 4.86 le kg, que je trouve sur le net à 0.86 ht, cela laisse une belle marge)
Sur le site, l’on fait fi des obligations légales concernant les fruits et légumes, en tous cas encore la semaine dernière, calibre, origine et provenance ne sont pas indiqués clairement.
La même réflexion sur les produits en vracs, la provenance, l’aspect local, la composition, sont très light.
Bien entendu, le fait d’avoir une quantité précise à acheter en vrac (200 gr ou 500 gr par exemple) ne vont pas dans le sens du choix de la quantité et donc du non-gaspillage alimentaire, on ne choisit pas SA quantité mais la quantité prévue par le distributeur.
Après une question posée sur l’huile d’olive Bio, je me suis aperçu qu’il fallait entrer sur toutes les fiches produits pour reconnaître l’aspect Bio ou non du produit, et pourtant, certains produits du catalogue sont stipulés Bio dans la présentation sommaire.
Il est donc nécessaire d’être beaucoup plus précis dans sa présentation produit.
Pour vous donner une idée quand même du prix d’un bocal de 720 ml avec le même couvercle pour 2000 unités cela peut coûter 0.48 € (et je suis persuadé qu’avec une expérience en nonal, le bocal est bien moins cher encore…)
Reste l’aspect, intégration verticale du système “Ulteria”, jusqu’alors portée sur l’équipement de points de ventes, puis sur la fournitures de produits et maintenant actionnaire principal d’une enseigne reconnue, que vont en penser les magasins bio du coin, qui, client en matière d’équipement, se retrouve avec un fournisseur-concurrent ?
Mes cordiales salutations.