Déflation. Le mot s’est banalisé. Tous les mois ou presque, les calculs d’IRI sur le sujet “prix” se soldent par la mesure d’une déflation. Au-delà des pointages mensuels, la remise en perspective long terme est saisissante. Peut-être même glaçante. C’est le sens de l’infographie ci-dessus qui démontre une déflation ininterrompue ou presque depuis 2012 (ligne bleue). Plus frappant encore : depuis 2007, sur les marques nationales (ligne rouge), les prix n’ont quasi pas évolué, + 0,4 % en… 14 ans. Autant dire que les charges additionnelles (+ 21 % si je ne prends que les salaires) ont été totalement absorbées par la chaîne alimentaire, au bénéfice du consommateur. Lequel est donc le grand bénéficiaire de la guerre des prix qui s’est durablement installée.
Jusque-là, rien de nouveau. L’analyse est courante, mes confrères et moi-même chroniquons fréquemment le sujet ! Ce qui l’est davantage (nouveau), c’est de mettre le mouvement en images, en ouvrant le placard à archives, dans lequel j’ai soigneusement rangé plus de 30 ans de suivi de retail. Deux exemples donc pour illustrer cette déflation. D’abord, des rillettes Bordeau Chesnel chez Leclerc. En 2021, et dans le même magasin, elles sont 9 % moins chères qu’en 2010 (1,99 € vs 2,15 €). Autant dire que si le consommateur a gagné (en intégrant l’évolution de son salaire, son pouvoir d’achat de rillettes s’est envolé de 25 % !), c’est bien qu’un ou plusieurs maillon(s) de la filière ont perdu. Forcément…
Deuxième exemple : le cassoulet William Saurin chez Cora. Là encore, dans le même magasin, et sur une période de temps encore plus longue (2007/2021), la déflation est plus frappante : – 20 %. Et encore, je vous fais grâce qu’en 2007, 2,75 € était… un prix choc !
Et oui triste constat pour la ferme France
Ce à quoi quand un industriel croise un créneau comme CQLP c’est jackpot pour lui et un petit peut pour la paysannerie
Je ne sais pas quoi en penser.
dans le fond je ne suis pas persuadé que l’agriculteur touche forcement moins.
Les marges des industriels ont fondus tout comme celles de la GD
Les marges arrières n’existent plus non plus et donc les prix ont réussi à ce maintenir voir baisser grâce à ce levier.
Pour répondre en partie à votre questionnement
https://www.terre-net.fr/actualite-agricole/economie-social/article/l-agriculture-francaise-en-chiffres-202-176494.html
Pensez vous vraiment que le cassoulet William saurin contribue à la “ferme France”?
Les industriels ont eut aussi largement optimisé et réduit leurs coûts de production, sans forcément d’ailleurs en faire bénéficier leurs clients distributeurs ni leurs consommateurs…!
Mon salaire, légèrement au dessus du smic n’a pas bougé en 5 ans et mes petits nouveaux camarades me rattrapent gentiment mais sûrement, pendant ce temps là, les Danone natures sont passés de 1,85€ les 16 à 2,45€, le Saint Hubert aussi,….et mon boulanger a augmenté sa baguette de 5 centimes.