Le front des entreprises qui se retirent de Russie (ou y cessent leurs activités) s’accroît jour après jour. Dernière en date : Mc Donald’s, dont l’annonce a d’ailleurs généré d’interminables files d’attente à l’abord des restaurants. Il y avait eu précédemment Apple, Nike, Microsoft ou, plus proche du commerce, H&M, Inditex (Zara), Ikea, etc. Bref, impossible pour une entreprise présente en Russie (Auchan par exemple) de ne pas s’interroger. Comme toujours, plusieurs grilles de lecture possible… Ici, il y en a trois : le rôle de l’entreprise dans le pays, la responsabilité politique d’un acteur économique (les deux mondes sont plus que jamais interpénétrés) et le poids du pays dans la (bonne) marche de l’entreprise.
C’est probablement ainsi que le problème est posé chez Auchan (et chez les industriels alimentaires : Bonduelle, Lactalis & co). La place vitale de l’alimentation confère une responsabilité spécifique à Auchan (bien plus indispensable à la vie quotidienne des Russes “ordinaires” qu’Apple ou Nike) et milite pour demeurer dans le pays. Politiquement, le sujet est plus ardu. En Occident, Auchan aurait à gagner en image à se retirer, c’est incontestable. En Russie, c’est beaucoup moins sûr. Car revenir après coup sera forcément difficile. Les Russes (du citoyen jusqu’aux décideurs) pourraient vouloir “faire payer” les entreprises les ayant abandonnés.
Enfin, reste le sujet économique. Le conflit intervient alors qu’Auchan a “retourné” son activité en Russie (c’est le terme officiel utilisé lors de la présentation des résultats). “Après plusieurs années de décroissance de son chiffre d’affaires, et doté d’une nouvelle équipe de direction, Auchan est reparti en croissance“, a expliqué Yves Claude, le patron d’Auchan Retail. D’ailleurs, la plupart des indicateurs étaient bien orientés en 2021 (voir infographie) ci-dessous. Même le résultat avait fortement progressé (+ 23 %). Encore faut-il que les bénéfices demeurent “rapatriables” !
Mouais, sacré épine dans le pied !
Je voudrais bien être une petite souris et assister aux réunions du bureau de l’AFMulliez pour entendre les discussions entre partisans du “capitalisme moral” et ceux de la “realpolitik”…
Vu la situation économique de l’entreprise, les 2èmes doivent avoir l’avantage.
Mais, peut être que sous la poussée des réseaux sociaux ?
Et au fait, quel est l’avis de Gérard sur le sujet ? Même s’il n’a plus voix au chapitre…
Sans compter qu’Auchan était aussi représenté en Ukraine… Dans ce contexte, je trouverais hasardeux qu’ils se lancent dans une gigantesque opération avec Carrefour.
Ouais, va falloir se fixer dans ses principes que la société est en train d’imposer.
Qu’ils restent ou non dans le binks Russe ne sera jamais la décision parfaite, ils choisiront la moins pire des deux, mais économiquement ou en terme d’image ?
Mouais…..vraiment très très complexe !!!!!
La priorité me semble être le soutien et la sécurité des salariés en Ukraine….et déjà là, c’est loin d’être aisé !!!!
Le rôle essentiel de la distribution alimentaire n’est plus à prouver….l’accomplir en situation de guerre est un acte d’héroïsme qui mérite le soutien de tous auprès de l’enseigne….
Côté Russe…..je suis intimement persuadé que le peuple subit totalement les décisions d’un dictateur, tyrannique et menteur….
Faut-il l’affamer ? Et sont-ils responsables de la situation ?
Et d’autre part…Auchan a t’il les moyens aujourd’hui de se priver de la rentabilité du business en Russie ?
Yves Claude, brillantissime homme de distribution…., se trouve dans une situation bien difficile….redresser la barre d’un groupe qui dérive depuis de nombreuses années..gérer une situation de guerre avec des intérêts économiques et des responsabilités humaines chez l’agresseur et l’agressé…..
Je souhaite un véritable soutien de la profession derrière l’enseigne et que ce maudit conflit soit stoppé dans les meilleurs délais….
Et bon courage Yves…l’aide de Rami Te serait bien précieuse …….
Affamer le peuple russe ? Dans la vraie vie, les distributeurs…distribuent. Ils ne produisent que sous leur marque et encore si je ne m’abuse, c’est plus une question d’estampiller sous leur marque… Les russes sont exportateurs de blé aussi et ça fait quelque temps qu’ils produisent ce que la France leur interdit (fromages…). Donc le “cas de conscience” pèse sans conteste beaucoup plus du côté de la balance “ukrainiens” que “russes”, toute autre considération à part !