Crise ukrainienne oblige, de nouvelles “négos” démarrent depuis quelques jours. Et, ce, alors que l’effet inflationniste du précédent round se fait déjà sentir, y compris sur les produits “star”, ceux sur lesquels les enseignes se comparent les unes les autres. Ce qui, de fait, devrait limiter l’inflation. Mais la vague est trop forte. Probablement plus forte que beaucoup le pensaient il y a quelques mois, moquant alors les sorties médiatiques de “MEL”, jugé inutilement alarmiste par certains concurrents.
Pourtant, la vague est là. Bien là. A quelques jours de la publication de l’indicateur mensuel d’IRI, voici en avant-première les résultats d’un panier de 150 marques “star” suivi depuis le 1er janvier avec la complicité de mes camarades d’A3 Distrib. En trois mois, donc, leur prix s’est envolé : + 3,6 %. En si peu de temps, c’est bien du jamais vu (suivant le commerce depuis 1990, j’ai un peu de bouteille et, hélas, de cheveux blancs !). Spécfiquement depuis le 28 février et la fin des négos, la hausse atteint tout juste 2 %. Ce qui signifie que l’intégralité des nouveaux prix n’ont même pas encore été descendus en rayons. Marques et enseignes, dans leur bilan de négociations, s’accordant sur une inflation des conditions d’achat de l’ordre de 3 %.
Sur certaines catégories, la prochaine vague s’annonce plus violente encore. Pour avoir pas mal bavardé avec plusieurs industriels concernés ces derniers jours, des demandes de 10 à 20 % sur biscuits, farine ou volaille par exemple ne sont pas rares. La négociation rabaissera peut-être les prétentions. Mais le résultat est connu : la seconde vague est devant. Et le niveau d’inflation connu aux États-Unis depuis quelques semaines en grande conso (de 7 à 8 %) n’est pas une hypothèse à écarter. Bien au contraire. Ce qui promet des réactions de marché inédites. Dans les arbitrages des consommateurs entre marques nationales, MDD et premiers. Mais également dans les arbitrages entre enseignes. Tempête en vue.