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Everli et Lidl (à Paris comme ailleurs) : ça ne pouvait pas le faire, évidemment…

Retour sur l’info révélée ici : Lidl qui met en demeure Everli de disparaître de son application de “personal shopping”. Un mariage qui était condamné d’avance (même si on sentait bien Everli fier de proposer Lidl et son image-prix imbattable à ses clients !). Voici pourquoi…

D’abord, le modèle économique d’Everli suppose d’appliquer une sur-marge sur le prix des produits que le personal shopper achète en magasins pour financer le prix du service (sauf négociation d’une rétro-commision avec l’enseigne). Et forcément ça coince vis-à-vis de ceux qui tiennent plus que tout à leur image-prix, Lidl ou Leclerc par exemple. Exemple hier sur une commande Lidl effectuée sur Everli vs les prix pratiqués en magasin. En moyenne, les prix sont majorés de 5 à 7 % (voir ci-dessous quelques exemples). Comme Leclerc plus tôt, Lidl ne pouvait pas l’accepter. Mais ça n’est pas la seule raison à l’histoire d’un mariage voué à l’échec.

Le modèle organisationnel d’Everli l’explique aussi. Pour disposer de l’offre, la plateforme italienne aspire via les drives l’offre des magasins de la ville dans laquelle elle s’implante ou, s’il y a partenariat, reçoit les flux informatiques. Dans tous les cas, Everli dispose d’une offre “à jour”. Sauf avec Lidl qui n’a rien signé avec Everli en France et qui ne dispose pas d’une offre en ligne. Conséquence (parce qu’il ne peut en être autrement), Everli a donc effectué des relevés en magasin avec les risques qui vont avec. En premier lieu sur la précision de l’offre (sujet sur lequel Lidl est plus appliqué que la moyenne des enseignes). Hier par exemple, les pommes Pink Lady était annoncées chiliennes sur Everli mais françaises en magasin, la bouteille d’eau annoncée au prix du pack et je peux multiplier les exemples. Ensuite, il y a les prix, fluctuants comme jamais, inflation oblige. Que vaut (en termes de précision) un prix relevé il y a plusieurs semaines… Exemple sur le filet de poulet (barquette de 600 g) : annoncé à 5,55 € sur Everli (parce que probablement relevé il y a longtemps) mais désormais vendu en magasin à 6,29 €. Autant dire qu’Everli a perdu plus de 10 % sur le produit en l’achetant pour moi ! Même cas sur le saumon ou sur quelques références de pâtes. Les penne rigate par exemple : 69 centimes les 500 g chez Lidl mais 58 centimes chez Everli. Bref, des approximations et un sujet (majeur) d’image prix, c’était… mariage impossible.

Un commentaire

  1. Bonjour Olivier,
    Vraie question : quid des EGA pour toutes ces palteformes revendeuses ? PAr exemple ici cela pourrait donner le poulet vendu à perte ? Ou bien quand le quick commerce avait des promos qui dépassaient les 50% sur l’alimentaire ?

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