Les bans avaient été publiés en octobre 2018. Le mariage devait courir jusqu’aux négos 2023. Ça sera donc le cas mais… pas davantage. C’est, en substance, ce que Dominique Schelcher, patron des U, a écrit à ses troupes cet après-midi. En prenant évidemment les précautions qui s’imposent dans une coopérative où les associés sont parfois sensibles sur la prise de décision (collégiale) : “Bien que la réflexion soit en cours depuis un certain temps et que la décision ait été prise ces derniers jours, je ne pouvais pas vous informer plus tôt, car notre partenaire est coté en bourse et ce type de communication est régi par une réglementation très stricte édictée par l’autorité de régulation boursière“.
La décision justement. “La centrale d’achat Envergure cessera ses activités d’un commun accord à l’issue de la campagne de négociations 2023, à la fin du contrat en cours qui ne sera donc pas renouvelé“. En fait, Système U acte que les discussions avec les industriels doivent être globales pour être vraiment fructueuses. En clair, il faut rassembler la négo, l’animation promotionnelle et l’approche catégorielle. Ce que la collaboration avec Carrefour dissociait de fait. Ironie de l’épisode, les U donnent raison à Leclerc qui, lors de la vague d’alliances précédentes, expliquait que maintenir en une seule main l’achat et la revente offrait une collaboration plus efficace pour les industriels et qu’ils seraient prêt à la “payer”. En 2018, Système U n’avait certes pas le poids de Leclerc et, sans doute, le pari (de vivre seul) était-il plus risqué qu’aujourd’hui. “A près de 12 % de part de marché, le challenge est désormais parfaitement à notre portée, nous ne sommes plus dans la configuration d’il y a cinq ans“, reconnaît Dominique Schelcher.
Pour autant, la collaboration Carrefour / U ne s’arrêtera pas totalement. Elle perd juste en envergure en se recentrant sur la négociation internationale. Laquelle a été resignée pour trois années supplémentaires.