Pour la seconde fois seulement de sa déjà longue histoire (plus de 20 ans), Houra, le cybermarché du groupe Cora, a enregistré un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions l’an dernier, selon des chiffres que je peux révéler en avant-première. En 2020, conséquence de la pandémie, Houra avait vu ses ventes bondir de 30 %. Une belle progression en apparence mais moins que le marché (+ 45 % selon Nielsen). En 2021, bis repetita. Reculer de 5 % passerait pour une consolidation normale si le marché n’avait pas encore progressé (+ 25 %). Autant dire que tout en demeurant le plus rentable (3,7 % net, beaucoup de retailers en rêvent…), Houra semble toucher un plafond de verre. Deux explications : 1/ le cybermarché ne livre que 23 départements alors qu’une part de la progression du marché provient de nouvelles zones de livraison ; 2/ son indice de prix élevé. Houra est ainsi 15 points au-dessus d’Auchan Direct selon l’étude DISTRI PRIX LAD (A3 Distrib / Ed. Dauvers). Un tarifaire qui participe sans aucun doute à la rentabilité de l’activité (surtout que le service est à la hauteur selon les clients) mais qui, mécaniquement, resserre la cible. Ou quand le prix est l’ennemi du recrutement, une vieille règle du commerce ! Même en LAD…
Un service de livraison de qualité se paie. De nombreux clients sont prêts à le payer. Ceux qui ne le peuvent pas prendront leur voiture et iront au magasin.
Les distributeurs qui persistent à donner un service de qualité gratuitement ou à pas cher courent à leur perte. C’est déjà le cas de quelques “livreurs direct”, non ? ..
Mais à l’heure d’aujourd’hui, le consommateur veut tout, tout de suite, de qualité, à bas prix, des décennies de commerce à la Française ont contribuées à ça.
Pourtant en effet, la qualité et le service ont un prix, il y a aussi un créneau là-dessus, tout le monde ne veut pas de service au rabais à n’importe quel prix.