Les comptes sont bons pour Cora et Match ! Mais pas pour les mêmes raisons… L’an dernier, les hypermarchés français du groupe belge Louis Delhaize (famille Bouriez) ont dégagé 45 M€ de résultat net, soit un net rebond vs l’exercice précédent qui s’était soldé par un bénéfice de 7 M€ seulement. Et, ce, alors que le chiffre d’affaires a une nouvelle fois reculé à 3,82 Mds€, c’est-à-dire environ un milliard de moins qu’il y a 10 ans. Conséquence logique : le résultat d’exploitation fond année après année : 80 M€ en 2019, 60 M€ en 2020 et 48 M€ l’an dernier. Mais c’est parfois la “magie” des comptes, le résultat net peut suivre une autre trajectoire… Explications : en 2021, Cora a comptabilisé une indemnité transactionnelle de 8 M€ versée par Auchan pour utilisation abusive du slogan “Gros volumes, petits prix” (revoir “l’affaire” que j’avais révélée ici) ; ensuite Cora a repris des provisions, ce qui produit un résultat exceptionnel très positif et alimente donc le résultat net.
Pour Match, la croissance de la rentabilité (1,9 % net quand même…) est davantage liée à la croissance de l’activité : + 4 %. Ce qui, en “repasse” sur une année Covid très favorable aux supermarchés, est une performance notable. Et donne un nouveau crédit à la stratégie de valorisation alimentaire initiée il y a 5 ans par Louis Bouriez, patron de l’enseigne. Avec une trentaine de magasins de moins qu’il y a 8 ans, Match réalise en effet un chiffre d’affaires équivalent. Ce qui explique aussi le rebond de la rentabilité (de 2013 à 2015, Match avait perdu près de 60 M€…).