C’est l’heure de la MINUTE RETAIL (de la 43e semaine de l’année).
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Aujourd’hui, je vous parle d’un phénomène bien connu des addictologues : la différence très ténue entre la drogue et le poison. Et c’est précisément ce que l’on vit cette semaine avec la publication des performances du troisième trimestre de Carrefour et de Casino.
Mercredi soir pour l’un, jeudi matin pour l’autre : Carrefour et Casino ont donc rendu des copies flatteuses. Carrefour tout d’abord : les ventes sur le trimestre ont bondi de… 11 %. En France, la hausse atteint plus de 6 %. Bref, des performances inédites. Casino est un cran en-deçà mais, là encore, est très au-dessus de son niveau habituel : + 5 % au niveau du groupe et + 4 % spécifiquement en France.
Le tableau est donc quasi-idyllique. Et il faut évidemment chercher dans les vertus euphorisantes de l’inflation pour l’expliquer en bonne partie. En ce sens, oui, l’inflation est bien une drogue pour les comptes d’exploitation.
Plus spectaculaire encore : comme les drogues les plus puissantes, l’inflation peut même changer la vision du monde. Prenez les enseignes dont les parts de marché reculent : leurs chiffres d’affaires progressent. Tout ça par la magie d’une bonne dose… d’inflation.
Mais comme toujours avec les substances illicites, attention quand même… à l’overdose. Car la drogue devient alors… poison. L’inflation n’y échappera pas, surtout aux niveaux actuels, toujours pas stabilisés. Je l’ai déjà évoqué ici mais les conséquences sont connues. A commencer par une baisse des volumes et un arbitrage en faveur des enseignes les plus discount. Et c’est à ce moment-là que l’inflation deviendra poison. Précisément parce que la différence entre les deux est très tenue. Vraiment ténue.