LES FAITS. La proposition de loi portée par le député Descrozaille a été adoptée mercredi par l’Assemblée Nationale. Aucune voix dans l’hémicycle ne s’est élevée contre. Un grand pas vers une modification de l’esprit des “négos”, au bénéfice des industriels, même si le parcours législatif est encore long.
Dans la vie d’un député, faire voter “sa” loi n’est pas une mince victoire. Y parvenir en rassemblant largement au point d’écarter tout vote contraire est un triomphe. C’était sans doute le sentiment du député Frédéric Descrozaille hier, à l’issue du vote de sa proposition de loi relative à “l’approvisionnement des Français en produits de grande consommation”. Et aussi… de ses soutiens, pas même masqués : les “grands industriels” ainsi qu’il est convenu de les qualifier.
Aucune voix contre : le triomphe de Frédéric Descrozaille
Avec 111 voix “pour” sur les 111 votes exprimés, Frédéric Descrozaille a donc fait l’unanimité (au moins parmi les votants). Parmi les distributeurs… aussi. Pour preuve, la tribune commune dimanche dans la presse, réunissant toutes les principales enseignes. Là encore, une incroyable unanimité. Même Lidl, souvent soutien des positions du syndicalisme agricole, s’est détourné de Christiane Lambert (elle-même soutien de Frédéric Descrozaille) et s’est rapproché de ses concurrents dans un élan de confraternité que seule une menace majeure pouvait faire naître !
La menace en question ? Redonner (au moins partiellement) la main aux industriels, dans la fixation des prix. Un énième mouvement de balancier dans l’histoire tumultueuse (et longue) des relations entre industrie et commerce. Problème : s’il a fait l’unanimité à l’Assemblée et côté distributeurs, Frédéric Descrozaille n’y sera pas parvenu chez… ceux au nom desquels il a mené croisade : les fournisseurs.
Les PME plus que réservée…
La FEEF, l’organisation qui (pour faire simple) rassemble les PME, s’est ostensiblement montrée réservée et c’est un euphémisme. C’est bien là que le bât blesse. Si l’heure pressait d’affaiblir la position des commerçants dans la négociation (ce qui peut bien s’entendre), pourquoi tous les industriels ne soutiendraient-ils pas le mouvement ? Peut-être parce que la nouvelle loi ne leur profiterait pas de manière aussi évidente que défendue, même la main sur le cœur. Les PME se voient déjà en victimes. Sans doute n’ont-elles d’ailleurs pas complètement tort… Problème : leur entregent était largement insuffisant… Quand le lobbying version multinationales est du niveau “Champions League”, les PME, elles, jouent, par principe, en championnat régional.
D’un autre côté, si ça part en vrille avec la Russie, ce sera si grave cette loi escrozaille ☠️😄
Je ne comprends rien ou bien tout le monde dis oui à l’hégémonie des industrielles, en bâyonnant les épiciers pour enfler le consommateur final avec des hausses sans négo?
Un truc que je ne comprends pas sans doute…
Si on dit à la CGT et autres FO que les merguez vont coûter plus chères, ils feront peut être grève^^
Etonnamment, personne ne parle de l’article 1 de cette proposition de loi, article concernant l’application de la loi française pour les produits vendus en France : certains se sentiraient mal à l’aise ? Idem pour l’article 3 sur le plafonnement des pénalités logistiques….
Apres la loi Galland, Egalim 1 et 2, c’est un pas de plus vers l’économie administrée…
Mais il est vrai que çà fait des lustres que ces politicards n’ont jamais rien compris au commerce, tout comme cette pauvre Christiane Lambert qui se positionne du côté des multinationales dont les ratios de bénéfices nets sont 10x supérieurs à ceux de la GD.
Et comme souligné très justement dans cet article, les “dindons de la farce” seront les Pme Tpe qui vont être prises en tenaille entre d’un côté les grandes marques internationales et de l’autre les premiers prix/marques de distributeurs.