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Le “j’aime/j’aime pas” de Potager City (Carrefour)

Visite de Potager City, la nouvelle enseigne de proximité de Carrefour dont le premier magasin a ouvert rue de Tolbiac à Paris il y a deux semaines (le numéro 2 ouvrira le 28 février rue de Seine et le numéro 3 un mois plus tard à Réaumur). Une visite façon j’aime / j’aime pas… 

J’aime… l’ambition générale

Avec Potager City, Carrefour veut s’inscrire dans la fragmentation actuelle de la consommation dont la spécialisation est l’un des moteurs. Pour une partie des clients, le consentement à payer est tel qu’il permet d’adresser de manière spécialisée les troisièmes et quatrièmes quartiles de l’offre. Mais, pour ça, il leur faut des magasins spécialistes (car ils portent par principe un premium de prix), une offre spécifique et une capacité à faire toucher la valeur de l’offre. Sur le principe, Carrefour prend acte de ce mouvement qui traverse la consommation, notamment en zone urbaine. 

J’aime… l’ambiance générale

En termes d’identité et d’ambiance, ce premier Potager City « fait le job ». Il manque certes encore de densité de marchandise mais la réalisation est là. Pas de grosse faute de goût.

J’aime… les actifs

Qu’il s’agisse de mobilier en général ou de matériel de présentation en particulier, Potager City cherche au maximum à s’éloigner des codes habituels de la « grande distribution », précisément pour ne pas y être comparé. D’ailleurs, nulle part trace du véritable maître des lieux, Carrefour. Et c’est évidemment bien ainsi !

J’aime… la sélection produits quand elle est différenciante

Ça n’est pas le cas partout (voir mes « j’aime pas ») mais lorsque la sélection produits est différenciante vs le Franprix du coin, alors Potager City remplit son rôle. C’est le cas en ultra-frais (pas suffisamment en fromages en revanche) ou en épicerie avec l’offre d’Omie. 

Pour autant, soyons direct, en l’état je n’achète pas encore le concept. Je n’ai que deux réserves mais… majeures : la sélection produits pas assez stricte et la valeur des offres (non travaillée)

Je n’aime pas… la sélection produits pas assez rigoureuse 

Potager City ne doit rien proposer que le client peut trouver dans un magasin classique. En clair, la pomme Pink Lady n’a strictement rien à faire ici. Un kiwi « banal », qui plus est proposé dès l’entrée et sans élément de valeur (voir point suivant) n’a pas davantage d’intérêt dans l’offre, même discounté à 49 centimes. La charcuterie LS Parma non plus. Concrètement, Potager City n’a pas vocation à devenir un magasin principal mais bien de complément. Mais, pour complémenter, seule la différenciation de la marchandise peut justifier le détour. Entendons-nous bien : un kiwi a possiblement sa place dans l’assortiment mais un kiwi qui embarque des éléments de valeur (producteur, production, calibre, origine, cahier des charges, etc.). Et, au-delà, ce point de la pertinence de l’offre me paraît bien plus déterminant que la largeur d’assortiment, encore très faible. Mieux vaudra des produits « waouh » et finalement peu nombreux que de remplir les 85 m2 avec des produits sans intérêt (comme la Pink Lady). 

Je n’aime pas… l’absence de travail sur la valeur

Trop peu de produits sont accompagnés d’un élément de valeur, alors que c’est bien ce point qui justifie la visite (en complément d’un magasin principal). Le kiwi ? Rien. Les œufs ? Si le client est curieux, il découvrira qu’ils sont Label Rouge alors que l’espace derrière les plateaux permettrait une réelle narration produit. Prenez le morbier. S’il s’agit d’un affinage 60 jours, alors le produit n’a pas grand d’intérêt dans l’offre, Franprix a le même. Si c’est un 120 jours, alors il faut le dire, ne serait-ce que pour justifier plus facilement le 19,90 €/kg. 

Bref, comme (trop) souvent, le concept n’a pas été bâti sur la marchandise et sa valeur. Ça fait vieux con (je l’assume totalement), mais le commerce c’est d’abord la came. Et sur ce point, il y a (encore) mieux à faire. Et tant pis si ça pique… 

19 commentaires

  1. La devanture a kekchose de désuet qui me rappelle feu Félix Potin. Sympa l’emballage blanc des tablettes mais je suis étonné de ne pas voir le label bio européen imprimé en vert et aussi que l’étiquetage ne le signale pas. Ce qui rejoint le problème de la valeur de l’offre.

  2. Analyse parfaite

    On pourrait citer aussi l’utilisation de Petit Ballon pour le rayon vin. Quand Picard le fait, c’est un match parfait mais our un enseigne qui sent bon le petit producteur… cela surprend

    Il y a là une pâle copie de certains magasins bio ou étales de hall couvertes, cela interpelle quand on sait que Carrefour a inclus ce type de commerce dans son plan stratégique

  3. Pas d’accord avec Olivier. Potager City doit être un Grand frais miniature pour rester accessible et rentable et ne pas devenir une épicerie fine bobo. Pour moi le modele est parfaiut mais il manque de la massification.

    1. de la quoi ? massi fi ca tion le truc qui fonctionnait il y a 20 ans lorsque les magasins etaient bien moins nombreux qu’aujourd’hui.

      un bon gestionnaire c’est un mec qui achete ce qu’il vend dans la journee avec un chouille pour le lendemain matin mais certainement pas un mec qui achete pour 20 ke lorsqu’il doit/va en faire 10 comme on le voit bien trop souvent encore aujourd’hui.

      il y a 20 ans j’avais un cs qui passait tous les jours dans mon frigo, lui il était bon en gestion…. le stock ca coute des ronds alors pourquoi en avoir si on en a pas besoin ?

  4. Carrefour fait du carrefour … une équipe de tête pensantes et de communicants ont pondus un ” concept ” avec une liste d’éléments à cocher.
    . Le “potager ” = on met du vert et quelques panier et arrosoirs.
    . On pompe un peu biocoop pour les bobos du centre ville ( pour le côté “city”)en affichant quelques slogans sur les mur.
    La copie rendue est propre mais quand on fouille un peu on re-découvre les travers de la gms et ses gros souliers.

    1. + 1
      Surtout qu a paris c’est pas ce qui doit manquer les p’tits magasins proposant le même concept avec une offre et un magasin bien mieux mis en valeur.

      Payer des gugus une blinde par mois quand une balade à pied avec un p’tit carnet et un stylo est plus intéressante, meilleur pour la santé et bien moins couteuse.
      Z ont pas lcul sorti des ronces ces couillons.

  5. On touche le fond avec ce magasin en bas de chez moi…
    Les mêmes produits qu’ailleurs mais plus chers car présentés en mode marketing pour bobo et p’tites vieilles ! Scandaleux.
    Le gars me dit ne pas vendre de tomate car pas de saison mais vend des oranges d’Espagne, des ananas,…quelle arnaque 😑

  6. Pour avoir connu un lancement d’enseigne, je sais (et ce devrait être dans un coin de la tête de toutes personnes qui a une connaissance dans ce domaine) que le premier magasin n’est jamais le meilleur et donc le plus parfait ou complet.
    Maintenant il y a deux hypothèses : soit c’est imparfait et l’enseigne le sait et y travaille (et les pink lady ont pour seul avantage de proposer une pomme ou un fruit connu qui rassure), soit l’enseigne ne s’en rend pas compte et imagine son futur avec ces travers et on pourra mesurer le résultat dans 18 mois comme de nombreux concepts de l’enseigne, mais d’autres aussi.
    La justesse du référencement est le plus compliqué au départ. Surtout dans ces petites boutiques qui veulent proposer autre chose.
    Dans un premier temps la facilité prime pour parfois pouvoir proposer. Ensuite on affine l’offre. Et j’imagine que pour un gros mastodonte qu’est Carrefour, faire dans la dentelle n’est pas le plus aisé.
    A suivre.

    1. on est ici sur un truc archi connu, ils ont pas inventé l’eau chaude.

      comment peut on démarrer de cette maniere lorsque le modèle est archi développé ???? à paris qui plus est !

      les gars ils sortent jamais de leurs bureaux ? leur job c’est de faire du powerpoint h24 ?

      j’aimerai bien savoir combien palpe le debile qui pont ces pseudo concept.

  7. Et article et commentaires sont bons et pertinents.
    Manque d’âme, clean sheet mais par des gens qui n’auront pas à le faire vivre, ce qui se ressent très vite.

  8. Réussir en proximité repose sur trois piliers
    1 etre excellent dans les produits de renouvellement rapide comme les fl afin d augmenter la fréquentation car les clients ne viennent pas de très loin et la moyenne panier est toujours faible pour des achats à pied
    2 une ambiance sympa qui donne envie de revenir et donc soigner particulièrement le confort de circulation,la clarté de l’affichage prix et l encaissement et
    3 the last but not the least comme dit le prince Harry
    La construction chirurgicale de l’offre en veillant à couvrir toutes les unités de besoin pour éviter au client de devoir aller ailleurs
    Et là cela semble peu pertinent
    C’est un métier la proxi ma bonne dame 😉

  9. Je suis entrée par curiosité dans ce Potager City (vraiment bien placé pour le coup) et je rejoins l’avis général : ça sent le marketing à plein nez et une offre qui ne se démarque en rien des enseignes déjà installées, que ce soit sur la valeur ou sur la profondeur de l’offre.
    C’est vrai que l’enseigne fait vraiment “bobo de centre-ville” qui cherche à montrer sa proximité avec la terre et les producteurs alors qu’elle appartient… à Carrefour ! C’est quand même sacrément ironique. Du coup, on trouve une pelletée de mots-clés marketing bien assemblés tels que “rémunération au prix juste”, “terroir”, “circuit court” mais c’est tout, ce n’est que de la façade et cela saute vite aux yeux malheureusement….
    Et je m’étais fait cet avis sans savoir que Potager City était en fait une marque de Carrefour, c’est dire si les mecs se sont complètement loupés.
    C’est dommage car on perçoit le potentiel mais rien n’y fait : la patte de Carrefour se sent et prend le dessus. Un énième Biocoop, La Vie Claire et autres Bio c Bon. Et encore, je ne suis pas sûr qu’eux appartiennent à une multinationale qui propose des tomates en hiver dans ses supermarchés.

  10. Cest bien davoir des compte-rendus comme ça, merci. Je ne peux pas être aussi catégorique que les précédents commentaires car je ny ai pas mis les pieds mais il est vrai que le manque dâme est flagrant. Ce nest pas en tapissant les murs de jolies formules toutes faites que cela va me donner envie. À vrai dire cest même plutôt linverse : on veut du vrai, du simple, du sorti de terre, on nen peut plus de ces magasins lisses qui misent tout sur la communication pour pouvoir vendre leurs FL 2x plus chers. Dieu que ça me rend triste. Mais rien de nouveau sous le soleil me direz-vous?

  11. Ça me fait penser au concept ” chez praline” de Auchan qui singe les grandes maisons de la pâtisserie française (genre Cedric Grolet)et qui vendent des versions réduites des tartes industrielles déjà présentent en rayon.. les enseignes françaises sont vraiment à la ramasse… elle ont des budgets de dingues en com’ et ils produisent des concepts complètement pétés…

  12. Ce Potager City a remplacé un Carrefour express dans ma rue. Ce que je peux en dire: un semblant de concept alors que c’est du vu et revu (de la com sur le bio et les produits de proximité alors qu’on y trouve des oranges d’Espagne de la mangue kent, comme chez d’autres enseignes en somme), le tout saupoudré de prix très au-dessus du marché justifiés par le fait que “c’est bon”. Eh bien s’il faut désormais craquer son PEL pour manger de bons fruits&légumes, on est pas sortis de l’auberge. En bref je rejoins vos commentaires: la cible est ultra-bobo mais elle risque de vite se lasser quand elle comprendra qu’il n’y a rien de novateur dans la démarche. Le tout appartenant en réalité au groupe Carrefour que l’on connait tous pour ses valeurs responsables, sa politique de proximité et son respect des saisons.

  13. concept de bobos dans une zones de bobos, pendant ce temps les CSP+++++ du 6ème et du 14ème arrondissement se ruent chez LIDL et Leclerc Montparnasse.

  14. Visite ce jour pour moi.

    Plutôt une très bonne surprise.
    Équipe sympa et fraîcheur des produits au rdv.

    Je n’ai pas trouvé les prix plus chers que le reste du quartier au contraire. Il manque quelques produits en revanche

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