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Casino dit merci à l’Amérique du Sud

La rentabilité du groupe Casino se dégrade « gentiment », si vous me passez l’expression. La détérioration inquiétante de l’activité en France au 4e trimestre 2022 pouvait laisser craindre des répercutions fortes sur le résultat. Ce n’est qu’en partie le cas. A l’échelle du groupe, le résultat courant (ROC) recule de 12 % pour la deuxième année consécutive, la France en étant la première responsable (recul de 10 %) sans compter Cdiscount qui repasse sérieusement dans le rouge. La perte nette se chiffre à 316 M€.

Les formats urbains et de proximité assurent le socle de la rentabilité : 84 % du ROC de la France. C’est d’ailleurs, sans surprise, sur la proxi que Casino met le poids du corps, circuit qui présente, en outre, le gros avantage de ne pas être consommateur de capex (développement en franchise). Toutes enseignes confondues, 879 unités ont été ouvertes en proxi l’an dernier en France et l’objectif est porté à 1 000 en 2023 ! En année pleine, Casino attend 1 Mds€ d’activité supplémentaire grâce aux ouvertures réalisées en 2022 et 2023.

Pour les HM/SM, c’est une autre paire de manche, le double pari de la stratégie prix dite high/low et de la conversion des Géant en Casino Hyper Frais étant, à cette heure, plus perdu que gagné. Le tout sur fond de discussions d’alliance avec Teract confirmées hier soir, dont les synergies ne sautent pas aux yeux de prime abord. Je vous en reparle très vite…

Pour en revenir aux résultats 2022, 60 % du ROC est désormais formé par l’Amérique du Sud. Casino peut donc dire gracias à la Colombie et surtout obrigado au Brésil, dont le dynamisme ne faiblit pas (croissance de 9,7 % à taux de change constant sur la zone Latam).

Revers de la médaille, l’endettement global du groupe – qui reste LE gros sujet – s’est encore détérioré de 500 M€ au cours de l’exercice 2022, à 6,37 Mds€. Une dégradation entièrement due au financement de l’expansion d’Assai, la pépite brésilienne. Pépite dont Casino est contraint de se séparer progressivement – déjà 10,4 % du capital cédé en novembre pour 491 M€, avec une nouvelle tranche annoncée cette semaine pour 600 M$, qui ramènera sa participation dans Assai autour de 17 % seulement – pour… financer son désendettement. Ou quand le serpent se mord la queue…     

9 commentaires

  1. Question surement simpliste, mais pourquoi ne pas se débarrasser totalement de la branche française pour se concentrer plutôt sur l’international? j’ai du mal à comprendre la logique à gagner d’un côté pour financer l’autre qui s’écroule depuis des années. Pourquoi investir autant dans la réparation d’un vieux taco quand on a une voiture neuve et sans frais à coté ?

  2. Personne ne reprendra la partie française (plombée) sans l’Amérique du Sud… JCN a désormais perdu la partie….
    Les banques ne traineront plus la dette encore très longtemps…. Le découpage de la bête ne va tarder.
    Courage aux Stéphanois qui vont bientôt souffrir…. Après ne pas avoir misé sur le bon cheval…

  3. Merci à l’amsud
    Mais pas merci à Juan Carlos
    L Attila de la distribution
    Là où il passe l Herbe ne repousse jamais…
    Enfin l herbe…. pas toute
    Pour l oseille dans la popoche pas de problème

  4. Bonjour Olivier. Le détail du Roc France par enseignes ne figure pas en effet sur le communiqué mais il est disponible sur la présentation des résultats (page 13). Monoprix, franprix et la proximité sont effectivement les moteurs de la rentabilité du groupe.

  5. je suis passe se matin dans un geant, si ils finissent l’annee jme fais le maillot et la raie a la cire de bougie.

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