Créatrice d’un niveau d’anxiété inédit quant au pouvoir d’achat, l’hyper-inflation à laquelle sont confrontés les Français rebat les cartes. Et renforce mécaniquement l’attractivité du prospectus qu’il soit digital… ou papier. L’enquête exclusive menée par Shopadvizor pour Editions Dauvers auprès d’un peu plus de 1 000 Français vient le confirmer et soulève, indirectement, une interrogation : même si « techniquement » les Français sont prêts, est-ce bien le moment de couper le robinet à prospectus ?
L’étude est en libre téléchargement ici pour ceux qui veulent tout savoir. Pour les autres, je vous livre mes 4 principaux enseignements :
Parmi les Français qui reçoivent des prospectus, les deux tiers aiment ça et les jugent importants. Ce n’est pas un plébiscite mais, à tout le moins, la reconnaissance incontestable de leur utilité.
On peut retenir une règle simple des trois tiers quant au sentiment principal à l’égard du prospectus : un tiers les juge très utiles pour réaliser des économies, un tiers est content de recevoir les tracts des enseignes qu’il fréquente et un tiers n’en veut pas (gaspillage, pas utile, etc.)
L’adoption de la promo digitale est en très bonne voie : seuls 10 % des répondants ne consultent jamais de prospectus en ligne. Et près de 4 sur 10 le font régulièrement, preuve que l’habitude est prise. De très loin, le site ou l’appli de l’enseigne restent les canaux privilégiés pour y accéder. En cas d’arrêt de la distribution du prospectus papier dans les boîtes, deux foyers sur trois seraient intéressés pour recevoir les prospectus digitaux. Plutôt rassurant. Le tiers restant n’était pas intéressé par le prospectus papier ne l’est pas davantage par sa version digitale. Logique en somme…
4 Français sur 10 pronostiquent que la moindre distribution de prospectus va s’accompagner d’une baisse de l’intensité promo. Certes, mécaniquement, une majorité pense le contraire… Mais, vu le contexte, les plus inquiets (qu’on imagine plus contraints et plus promophiles que la moyenne) ne peuvent et ne doivent pas être ignorés par les enseignes.
Dans les zones Oui-Pub, plus du tiers des interrogés disent avoir collé l’autocollant Oui-Pub sur leur boîte. C’est la preuve que depuis nos observations initiales sur le sujet à l’automne (revoir ici, ici et ici), les Français ont donc collé des autocollants sur leur BAL ! C’est certes toujours une minorité (et rend impossible de maintenir le précédent modèle) mais le chiffre fait entendre une petite musique que, là encore, les enseignes ne peuvent ignorer : du strict point de vue du client, le timing ne pouvait pas être plus mauvais pour stopper la distribution des tracts.
ET POUR TÉLÉCHARGER LIBREMENT L’ÉTUDE COMPLÈTE SHOPADVIZOR / DAUVERS, C’EST ICI >>
Ben oui, perso, je râle gentiment de recevoir plein de prospectus toutes les semaines.
J’en jette d’office 1 tiers , je garde précieusement les prospectus alim et brico-jardin pour les feuilleter. Ça m’embêterait de ne plus pouvoir le faire.
Mais , je lis 2 journaux tous les matins sur ma tablette.
Que faut il en déduire ? C’est grave, docteur ?
Etude intéressante mais dont l’échantillon n’a pas été assez exploité grâce à des tris croisées mais peut-être tout n’a pas été présenté. Différence entre zone rurale et zone urbaine, différence selon les tranches d’âge, les CSP… Il aurait pu aussi être posée une question pour connaître l’enseigne alimentaire privilégiée, une segmentation pertinente aurait peut-être pu se détacher.
Sans doute que le consommateur normal constate que :
– le catalogue papier est simple à consulter
– les catalogues digitaux sont souvent très peu ergonomique
– le catalogue en ligne ne correspond pas à celui du magasin malgré la sélection
– faire ses courses le smartphone en main n’est pas des plus pratique
De plus, il faut parfois bien chercher le catalogue papier en magasin (placé en sortie de caisse… original).
Dans certains cas le nombre de promo a effectivement bien baissé sans parler des catalogues où une part hallucinante des articles n’est pas implantée ou balisé.
Hyperinflation = inflation mensuelle >50% donc cela ne correspond pas à la situation actuelle en France.
Le prospectus papier est essentiellement destiné aux personnes âgées, isolées, non connectées, à faible revenu… sans oublier ceux qui ont une cage à oiseaux à entretenir.
Vouloir opposer la version papier en ne présentant que ses défauts potentiels et la version en ligne en ne mettant en avant que ses avantages, principalement considérés sous un prisme politique, sont quand même d’une rare audace. En espérer un consentement euphorique généralisé relève de l’illusion.
La filière papier graphique, fabricants comme imprimeurs, craint les répercussions de ces décisions sur des producteurs de papier journal déjà mal en point.
Mais de ça, qui s’en préoccupe ?
Ah mon Olivier si on ne t’avais pas… après avoir annoncé depuis juillet 2023 ”la mort” des prospectus, a grand renfort de non objectivité et un discours de fossoyeur, c’était bien mal connaître le commerce, et prendre MEL ou Alexandre pour parole d’évangile même si Alexandre était plus prudent. Et mettre Bonial sur un grand pied…. Oui je suis dur avec toi – pour une fois – avec toi et @ducrocq… mais même Mammy Dauvers t’aurais appelé à plus de prudence. Vous avez voulu tirer des enseignements hâtivement et très maladroitement, et étalé surtout ce qui vous arrangeais, on fait tous du business. Je sais que tu ”assumes” mais franchement toi l’amoureux passionné permanent – et tu as raison – ”qui trop embrasse mal étreint”. Un hirondelle ne fait jamais le printemps. Il fallait consulter les industriels tu aurais peut être plus nuancé.
Hello Jean-Marc. Au moins tu constates que je suis honnête puisque je suis capable d’apporter de la nuance moi-même (je suis co-éditeur de l’étude en question, il aurait été donc possible que tu n’en entendes jamais parler si je considérais les résultats comme déshonorants ;-)).
Cette étude (et celle de Co-spirit dans des conclusions assez proches) montre qu’il y a un attachement au média prospectus d’une partie des clients. Pour le coup, je n’ai jamais écrit le contraire. J’ai toujours dit, parce que je l’ai constaté, que cette part des clients était minoritaire. D’abord très très minoritaire à l’automne, moins désormais. Mais toujours minoritaire. Et ça rend impossible le maintien du modèle précédent (j’assume toujours le même avis). Voilà aussi pourquoi j’ai relayé (le premier, donc pas sous la contrainte) l’initiative 150 € de Milee. Sans doute parce que c’est une intéressante transition.
Quant à “faire du business”, suis pas certain d’être le plus businessman de la presse pro 😉 Précisément parce que je m’en contrefous. Et les faits, depuis 20 ans, parlent pour moi.
Ol