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Renégociations : les industriels y vont (mais les deux pieds sur le frein !)

Sans surprise, la montagne a donc accouché d’une souris. La montagne, c’était la réunion hier à Bercy des représentants des industriels reçus par Bruno Le Maire et ses ministres. La souris, c’est donc le résultat. Minimaliste donc car il n’y avait probablement pas davantage à obtenir. Mais chacun est ressorti avec un trophée : les ministres ont obtenu l’accord des industriels de revenir à la table de négociation d’ici la fin du mois de mai. Les industriels de poser des conditions telles que personne ne sait en réalité encore combien seront concernés par ce round de négo volontaire. Voilà pourquoi le résultat est… une souris. Mais une souris qui peut satisfaire les deux parties et peut néanmoins constituer un point de départ.

Les “conditions” donc… Seuls sont concernés les 75 premiers fournisseurs de la distribution. Pourquoi 75 ? Car ce classement existe déjà (établi tous les mois par NielsenIQ). Exit donc les PME, même les “grosses”. Reste que tous les “75” ne seront pas contraints par l’engagement de renégocier. Seuls le seront ceux qui ont passé plus de 10 % de hausse en mars et qui ont connu une baisse du coût de l’un de leurs intrants, affectant le prix de production, de plus de 20 % depuis le 1er mars 2023. Bref, on frôle l’usine à gaz. Et, surtout, on gagne encore un peu de temps parce qu’avant de négocier on discutera pour savoir si on doit négocier !

Dit autrement, la réunion a donné des gages à l’opinion publique (c’est bien ce que venaient chercher les ministres) sans enclencher formellement un processus de déflation (c’est bien ce que voulaient éviter les industriels). Voilà pourquoi tout le monde est content. Au moins pour l’heure…

Car la suite est connue… Les industriels vont (encore) traîner des pieds. Après tout, c’est bien leur intérêt, donc ils sont difficiles à blâmer. Les politiques, eux, s’impatienteront de ne rien voir (ou pas assez) côté déflation. Donc, on peut déjà leur donner rendez-vous pour le mois prochain…

Pour autant, aucun doute : oui – et ne leur en déplaise – le prix des marques doit baisser. Les planètes sont alignées (voir ci-dessous). Nombre de matières premières sont en baisse. Pas toutes certes, mais le blé est la principale. L’énergie n’est plus à son plus haut niveau. Les consommateurs boudent sérieusement les grandes marques (le recul des volumes vendus par les grands industriels est totalement inédit). Et, enfin, le politique a décidé d’être acteur et non spectateur pour éviter un embrasement social s’appuyant sur l’inflation alimentaire. Après tout, le prix du pain a toujours été une étincelle en France. Bercy le sait. Voilà pourquoi Bercy veille. Et même si Bruno Le Maire et Olivia Grégoire se sont satisfaits d’un engagement a minima, je pronostique déjà un retour des menaces de “name & shame” dès juin, quand le constat sera fait que peu de renégociations seront réellement entamées. Parce qu’il en sera ainsi.

7 commentaires

  1. Le name ans shame ira plus vite , on sait déjà qui ne veut pas baisser, coca cola,unilever,Danone, p&g, etccc, ceux qui profite de l’inflation par aubaine, car ils pouvaient largement moins augmenter, mais tout est bon à prendre pour augmenter, pour baisser c est autre chose comme dans tout domaine

  2. Aux caisses, consommateurs !
    Formeeez, vos caddys !
    Achetooons, achetooons, qu’un montant moins duuuur
    soit déduiiit de nos économiiies !

  3. L’ancrage du consommateur pour les MdD et le hard discount va probablement s’accentuer et peut devenir irréversible.

  4. Le mythe de l’économie administrée toujours vivant !
    Dans les faits, les plus puissants bougeront symboliquement et les autres se feront dépouiller…
    L’équation reste simple :
    -pour les fabricants : maxi 7 interlocuteurs pour accéder physiquement au consommateur. La seule voie est donc d’investir massivement sur ses marques pour les rendre “indispensables” aux consommateurs et pouvoir “tenir” face à la distribution mais cela à un cout et n’est pas possible pour tout le monde.
    -pour les distributeurs, ces marques fortes génèrent du trafic, donc difficilement substituables, mais sont faiblement rentables -> il faut donc se refaire sur d’autres intervenants (“les ilots de perte dans l’océan de profits”).

    1. j’ai une question, c’est encore possible de racheter une pme dans l’alimentaire, de traiter avec la gd et de s’en sortir dignement ? voir de developper l’activité ?
      en partant du principe que vous avez des personnes qui ont deja prouvé leur savoir faire en traitant avec des centrales et pour qui on doit travailler en gagnant gagnant et pas en je baisse mon slip et j’attends ksa passe et ksa se passe sans avoir fourni le lubrifiant auparavant.

        1. merci pour la reponse,

          j’en ai une autre qui sera la derniere, peut on le faire avec une pme et des produits de qualités ? ou est ce que la qualité d’un produit et donc son cout de fabrication et donc son prix de vente ensuite a un impacte negatif sur le developpement de l’entreprise.

          en somme, les enseignes sont t’elles pretent a payer un bon produit ?

          merci

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