“Le mystère des petits beurre”, ça sonne un peu Cluedo comme post. Mais y’a quand même de ça… Car derrière le prix des petits beurre (et plus généralement des biscuits) se cache un mystère. Comme toujours, j’commence par résumer ça en une infographie : la mise en parallèle du cours de blé et du prix des petits beurre en rayon.
Côté matière première, un constat : l’envolée des cours au printemps 2022, consécutivement au déclenchement de la guerre en Ukraine qui, de fait, pénalisait le marché mondial, eu égard au poids de la Russie et de l’Ukraine. C’est d’ailleurs cette flambée des céréales qui a engendré une bonne part de l’inflation alimentaire. Un an et demi plus tard, le marché se caractérise toujours par une grande volatilité mais sur des niveaux plus bas. Symboliquement d’ailleurs, le blé se négocie aujourd’hui 6 % en deçà de janvier 2022, avec une baisse ininterrompue depuis le “plus haut” touché le 18 mai 2022. De quoi logiquement espérer une baisse des prix en rayon, même avec un effet retard lié à la gestion des stocks industriels.
Problème : de baisses en rayon, on ne voit point, selon les observations (toujours très affûtées) d’A3 Distrib. Le petit beurre Lu est aujourd’hui affiché 21 % plus cher qu’il y a un an. Les MDD sont aussi toutes sensiblement au-dessus de leurs prix d’août 2022 (même si, pour Leclerc, le plus haut était 98 centimes au printemps). Il y a donc quand même une part de mystère… J’imagine d’ici Bruno Le Maire et Olivia Grégoire, en enquêteurs de choc, déjà prêts à dénouer l’énigme des petits beurre 😉 Parce qu’il devrait bien y avoir un peu de grain à moudre pour une baisse de prix, non ?
Là, l’exemple me semble très clair.
Les gens de la marque LEFEVRE-UTILE nous prennent vraiment pour des cons !!!……que nous sommes.
La seule solution: un boycott des achats jusqu’à la baisse (logique et normale) du prix de vente.
Hausse des différents produits de l’article :
– LU : 21%
– PP Leclerc : 34%
– MDD Leclerc : 22%
– PP Auchan : 33%
– MDD Auchan : 13%
Qui nous prend pour des cons ?
La hausse du produit transformé vient toujours après un temps de latence plus ou moins long vs la hausse de la matière première (stock, achats sécurisés, temps de la renégociation…). On constate le même phénomène avec les autres matières premières alimentaires avant transformation). Avec un recul de 10 ans (soyons fous), on pourrait voir si les fabricants se sont enrichis sur le dos des consommateurs ou si au contraire l’âpreté de la négociation a plutôt réduit les marges de ceux-ci.
Dans un petit beurre y’a aussi du… beurre, non ? Il faudrait aussi mettre en regard le prix du beurre 🙂
Bien sûr.
Mais 70 % de blé…
Que pèse le blé sur le prix de revient ? Le beurre doit peser son pesant de cacahuète 😉
On peut avoir la courbe de l’énergie pour la cuisson des biscuits
et le prix de la main d’œuvre – ou on part du principe que tout cela est stable voire en déflation depuis mai 2022 ?
Rien de plus logique, et qui confirme mes propos déjà exprimés sur le fait que les prix ne descendront que marginalement. 2 à 3% par rapport aux prix les plus élevés de la période.
Au delà du fait que Mondelez doivent rendre des comptes à ses actionnaires, les -6% de baisse du blé, même si ils pèsent 70% du produit, ne sont rien au regard des hausses à 2 chiffres de l’énergie, des emballages, du transport, du sucre, du beurre, et des FP.
Encore une fois industriels et distributeurs n’ont pas d’intérêt à ce que les prix baissent, le volume de marge est intégré dans les objectifs pour 2024. Et l’état non plus, les recettes fiscales en dépendent.
😉
Recette pour “Le mystère des petits beurre” :
Une pincée de lissage prix (hausse du prix du blé non pleinement répercutée).
Une pincée de stocks à écouler (à l’ancien prix du blé).
Une pincée de contrat à long terme à renégocier.
Une bonne grosse louche de marge en plus.
Bon appétit !
Céréales killers
le risque est toujours le même de ne parler que de la partie émergée de l’iceberg…
oui, dans un petit beurre, au final il y a 70% de blé.
mais pour FAIRE un petit beurre, comme l’ont écrit plus haut mes prédécesseurs, il faut aussi du beurre , plus valorisé mais il faut aussi de l’énergie, du carton, de la main d’oeuvre et du transport…à cela, rajouter le cout de l’argent ( l’euro / dollar ne va pas fort) et tout cela ne baisse pas , loin de là. Sans compter parfois des contrats pluri annuels repassés à des moments “mal choisis” mais qui tiennent les industriels parfois plus haut que désiré…
Le risque de résumer un produit à 1 composant est de retourner l’opinion, de donner du grain à moudre à ceux qui veulent des baisses ( et c’est légitime, la vie est chère, nous en convenons tous….) lorsque ceux qui produisent ne peuvent pas forcément les donner.
Et je ne parle pas que des actionnaires de Mondelez qui bloqueraient les baisses de prix, mais pour une multitude de PME, le contexte dans lequel elles évoluent ne PERMET PAS la baisse de prix annoncée à corps et à cris par Bercy et réclamée (légitimement une fois encore) par les distributeurs et les consommateurs…
Patience, patience, ça va venir.
Baisse des prix d après Nono
Piège à gonds ?
Les consommateurs ne vous disent pas Bercy